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Roland furieux à Effiat. Un mystérieux décor sous Louis XIII
sous la direction de Cécile Dupré, Silvana
Editoriale, 2020, 96 p.
On a du mal à se représenter aujourd’hui le
retentissement extraordinaire, européen, du Roland furieux publié
une première fois par l’Arioste à Venise en 1516, et réédité
dans sa version définitive en 46 chants en 1532. Les livres
circulent en France dès leur parution en Italie. Une première
traduction française est publiée en 1544. Les éditions illustrées,
depuis la première en 1530, popularisent les personnages, les
histoires, les situations, les scènes. L’iconographie du Roland
furieux se répand dans la
deuxième moitié du XVIe siècle en peinture, mais
aussi à la scène, où il est adapté pour le théâtrte et le
ballet ; les
scènes sont reprises
au XVIIe siècle par
la tapisserie ; bientôt,
l’opéra s’en empare…
C’est dans ce
contexte que, dans des circonstances dont le présent ouvrage tente
de percer le mystère, sont composées, au début du XVIIe siècle,
les douze toiles du cycle de Roland furieux du château d’Effiat,
aujourd’hui conservées au musée d’art Roger-Quilliot de
Clermont Ferrand.
Surintendant des
finances de Louis XIII, proche de Richelieu, lié aux milieux
artistiques parisiens par sa femme Marie de Fourcy, fille du
surintendant des Bâtiments du Roi, le marquis d’Effiat acquiert
les toiles pour son château, autour
duquel il
espère,
avec l’appui du roi, développer
un véritable chef-lieu administratif et économique régional. Le
mystère du Cycle d’Effiat est replacé dans ce contexte
historique, qui permet de mieux comprendre comment et pourquoi un
ensemble de peintures de cette envergure, de cette qualité, arrive à
ce moment à cet endroit.
Si
on en perçoit ainsi mieux l’enjeu politique, le contexte de la
commande ou de l’achat du marquis d’Effiat restent cependant
mystérieux. L’organisation interne du cycle, sa signification
révèlent également ici bien des mystères : l’ordre même
des tableaux, qui ne déroulent pas une suite chronologique
d’épisodes, pose problème et est ici interrogé. Leur composition
trahit une manière de faire en pleine mutation : l’artiste va
vers une composition scénique concentrant la représentation sur un
moment unique où chaque personnage n’est représenté qu’une
fois ; mais il conserve à bien des égards les manières de
faire de la gravure d’illustration narrative de la Renaissance.
Enfin,
l’étude technique des tableaux, de
leurs dimensions respectives, de leurs traces d’usure,
ainsi
qu’un début de restauration donnent
des pistes notamment sur le lieu, l’ordre et la manière dont ils
étaient accrochés dans la grande
salle du premier étage
du château, dite
salle des Maréchaux.
Mais
les travaux entrepris par le marquis d’Effiat (1627-1634) ont
modifié la distribution des pièces, de sorte qu’il est possible
que l’accrochage des toiles ait été modifié au cours du temps,
avant leur vente à un antiquaire de Clermont-Ferrand puis, en 1856,
à la ville de Clermont-Ferrand.
Table des matières
Roland furieux et le château d’Effiat
Olivier Paradis
Un rêve inabouti (1627-1634) : le château
d’Effiat
Alexandre Gady
De la narration à la scène : le Roland
furieux du cycle d’Effiat
Stéphane Lojkine
Un nouveau regard sur le cycle du Roland furieux
d’Effiat
Cécile Dupré
Catalogue des œuvres
Justine Bouju, et alii
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