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 « Mon goût ne doit pas être bon, il est souvent contraire au vôtre. Vous m’avez fait relire les romans de Crébillon, ce sont les mauvais lieux de la métaphysique ; il n’y a rien de plus dégoûtant, de plus entortillé, de plus précieux et de plus obscène ; est-il possible que quelqu’un qui aime le style de mad. de Sévigné (qui en excepte seulement les tendresses), estime Crébillon et conseille de le lire ? » (Mme du Deffand à Horace Walpole, 30 janvier 1768.)
Pour citer ce texte : Stéphane Lojkine, cours d’agrégation sur les Lettres de la Marquise de Crébillon, année 2010-2011, université de Provence.
Crébillon, Lettres de la Marquise : exercices
Dissertations
Dissertation n°1 à rendre pour le 10 novembre
2010
Expliquez
et commentez ces propos d’Andrzej Siemek à la lumière de votre
lecture des Lettres de la Marquise : « L’auteur
manque de substance physique et symbolique. Déjà au point de
départ, avant de s’attaquer à l’œuvre, on voit le vide d’où
celle-ci émerge. Or, ce vide est une tentation et un piège, car on
veut le remplir en interprétant les textes qui, malheureusement, se
prêtent assez mal à une interprétation univoque. Il est
intéressant de voir comment, aux contradictions d’ordre
historique, font pendant des contradictions de lecture ».
(Andrzej Siemek, Morale et esthétique dans Crébillon fils,
Oxford, SVEC, 1981, p. 15.)
Dissertation n°2 sur table, samedi 13 novembre
2010, 9h-16h, salle D239
Expliquez
et commentez ces propos de Jean-Louis Cornille : « En
choisissant de ne nous livrer que les seules lettres féminines,
Crébillon fils accrédite cette réduction du corps libertin à un
simple point d’observation à partir duquel le discours reflue :
le correspondant est en entier contenu dans l’adresse qu’il
constitue à l’égard de la femme. Il est ce point dans le trajet
de la lettre, où celle-ci fait retour sur elle-même, et vient
soumettre à la femme le déguisement de ses soupirs. » (J. L.
Cornille, La Lettre française, de Crébillon fils à Rousseau,
Laclos, Sade, Peeters/Vrin, 2001.)
Dissertation n°3 à rendre pour le 22 décembre
Dans
La Convention de l’amour-goût chez Claude Crébillon,
Thierry Viart écrit : « Dans les romans de Crébillon, le
désir des personnages est toujours médiatisé par le désir d’un
tiers, mais la nature mimétique de cette médiation est beaucoup
plus souvent implicite que véritablement énoncée. [...]. Les
combinatoires triangulaires de la médiation externe, quand le sujet
se reconnaît ouvertement le disciple de son modèle, ou celles des
multiples figures de la médiation interne, quand le rapprochement du
modèle engendre la rivalité des personnages pour l’indivisible
objet du désir, sont les données irréductibles de la problématique
romanesque de Crébillon. » (SVEC, 1999, p. 172.) Ces
réflexions vous paraissent-elles convenir aux Lettres de la
Marquise ?
Leçons
Le personnel romanesque
Tragédie et libertinage
La duplicité
Explications de texte
Lettre LXIII, depuis « Traître que vous êtes ! »
jusqu’à « me dédommager de ce que vous m’avez fait
souffrir. » (p. 202-203)
Lettre LXX, depuis « Il n’est plus temps de se flatter, le
moment approche » jusqu’à « Adieu. Je vous perds pour
jamais. » (p. 220)
Lettre XLVII, depuis « Je ne vous dis point quels étaient ses
mouvements pendant ce beau récit, ils sont inexprimables »
jusqu’à « et je me contentai en lui faisant l’adieu le
plus méprisant, de prendre congé d’elle pour toujours. »
(p. 157-158).
« Eh mon Dieu, dormez, mon pauvre Comte ! » (p. 107)
jusqu’à « (On a supprimé ici quelques lettres.) »
(p. 108)
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