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Coupure sémiotiqueStéphane Lojkine On prend ici la coupure sémiotique dans un sens non linguistique (la séparation du signe en un signifiant et un signifié), mais sémiologique : il s’agit de ce qui dans le texte fait sens comme coupure, signifie la coupure entre les personnages et le code ou les valeurs auxquels ils sont attachés.
 Poussin, Acis et Galatée Le rideau rouge tient lieu dans l'image de coupure sémiotique entre le signifiant, Polyphème proférant le chant, chantant le texte d'Ovide, et le signifié, ce qui est signifié par le chant, Galatée s'abandonnant à Acis
Cette coupure n’est donc pas purement technique. Elle traduit dans le texte la dimension symbolique du dispositif d’écran classique, fondé sur l’interception. De même qu’en peinture la scène classique coupe un regard et par là délimite un espace scénique (l’espace restreint) à partir duquel se constitue un sens de la scène, de même, dans l’écriture, la scène de roman met en échec la logique discursive et coupe le discours. Cette coupure est liée à la manifestation d’un interdit symbolique (par exemple l’interdit du regard, l’interdit du désir), cet interdit même que la scène transgresse ou contourne.
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