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Recherche infructueuse

Diane & Filandre in front of the Moorish rider he has killed (L'Astrée, 1733, I, 6)

Description

L’épisode prend place à la fin du livre VI. Diane raconte l’aventure.
    ArrivĂ©e du cavalier Maure devant Diane endormie : « Il advint pour mon mal-heur, qu’un estranger passant par ceste contrĂ©e me vid endormie Ă  la fontaine des Sicomores, oĂą la fraischeur de l’ombrage, et le doux gazouillement de l’onde m’avoient sur le haut du jour assoupie. Luy que la beautĂ© du lieu avoit attirĂ© pour passer l’ardeur du midy, n’eut plustost jettĂ© l’œil sur moy, qu’il y remarqua quelque chose qui luy pleut. Dieux ! quel homme, ou plustost quel monstre estoit ce ! Â»
    Fuite de Diane, Filidas s’interpose, perd un bras et la vie : « il sauta promptement sur son cheval, et Ă  toute course, me suivoit, lors qu’estant presque hors d’haleine, la pauvre Filidas, qui assez pres de lĂ  entretenoit Filandre, qui nous estoit venu voir, et qui s’estoit endormy en luy parlant, ayant ouy ma voix, courut Ă  moy, voyant que ce cruel me poursuivoit avec l’espĂ©e nue en la main, car la colere de sa cheute luy avoit effacĂ© toute amour. Elle s’opposa genereusement Ă  sa furie, me faisant paroistre par ce dernier acte, qu’elle m’avoit autant aimĂ© que son sexe le luy permettoit, et d’abord luy prit la bride du cheval, dont ce barbare offensĂ©, sans nul esgard de l’humanitĂ©, luy donna de l’espĂ©e sur le bras, de telle force qu’il le luy destacha du corps, et elle presque en mesme temps de douleur mourut, et tomba entre les pieds de son cheval, qui broncha si lourdement que son maistre eut assez d’affaire Ă  s’en despestrer. Â»
    Filandre intervient et tue le cavalier de sa houlette : « Toutesfois se voyant le glaive de son ennemy si avant, sa naturelle generositĂ© luy donna tant de force et de courage, qu’au lieu de reculer il s’avança, et s’enfonçant le fer dans l’estomach jusques aux gardes, il luy planta le bout ferrĂ© de sa houlette entre les deux yeux, si avant qu’il ne l’en peut plus retirer, qui fut cause que la luy laissant ainsi attachĂ©e, il le saisit Ă  la gorge, et de mains et de dents paracheva de le tuer. Â»
    Diane se retourne dans sa fuite et remarque que Filandre est blessĂ© : « Mais, helas ! quand je [le] veis blessĂ© si dangereusement, oubliant toute sorte de crainte, je m’arrestay ; mais, quand il tomba, la frayeur de la mort ne me peut empescher de courre vers luy, at aussi morte presque que luy, je me jettay en terre, l’appellant toute esplorĂ©e par son nom. Il avoit desjĂ  perdu beau- coup de sang, et en perdoit Ă  toute heure d’avantage par les deux costez de sa playe.
 Et voyez quelle force a une amitiĂ© ! moy qui ne sçaurois voir du sang sans m’esvanouir, j’eus bien alors le courage de luy mettre mon mouchoir contre sa blessure, pour empescher le cours du sang, et rompant mon voile, luy en mettre autant de l’autre costĂ©. Ce petit soulagement luy servit de quelque chose, car luy ayant mis la teste en mon giron, il ouvrit les yeux, et reprit la parole. Â»
   

History :

1. La gravure n’est pas signée.
En haut Ă  droite « I. Part. 212. Â»
2. Après la p. 212.

Textual Sources :
L’Astrée, 1ère partie, 1607

Technical Data

Notice #012589

Image HD

Past ID :
B1908