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Recherche infructueuse

Silvandre foils Azahyde's trap on Lake Geneva (L'Astrée, 1733, I, 8)

Description

Silvandre est censé se présenter de nuit sous la fenêtre d’Azahyde, au bord du lac Léman, elle le fera monter chez elle par une corde et il l’épousera. Mais c’est un traquenard et elle a prévu, après avoir tiré la corde à mi-hauteur, de le jeter à l’eau et de le noyer. Silvandre qui le soupçonne, lui fait monter, au lieu de lui, ses habits remplis de sable.
L’illustrateur place ici au premier plan ce qui constituait l’arrière plan, et donc la scène secondaire du dessin de Michel Lasne pour l’édition de 1633. Au fond à gauche, on distingue le bon vieillard qui hébergeait Silvandre, Abariel.

Voici le piège qu’on avait prévu pour Silvandre :

« Or la resolution fut prise de ceste sorte que je monterois par une fenestre dans sa chambre, oĂą je l’espouserois secrettement. Ceste ville est assise sur l’extrĂ©mitĂ© des Allobroges du costĂ© des Helveces, et est sur le bord du grand Lac de Leman, de telle sorte que ses ondes frappent contre les maisons, et puis se desgorge avec le Rosne, qui luy passe au milieu. Le dessein d’Azahyde estoit, parce que leur logis estoit de ce costĂ© lĂ , de me faire tirer avec une corde jusques Ă  la moytiĂ© de la muraille, et puis me laisser aller dans le Lac, oĂą me noyant on n’auroit jamais nouvelle de moy Â».

Mais Silvandre le déjoue ainsi :

« Et dĂ©s le soir je retiray tout l’argent que je pouvois avoir Ă  moy, et donnay si bon ordre Ă  tout ce qu’il me falloit faire, sans qu’Abariel s’en prist garde, que l’heure estant venuĂ« qu’il falloit aller au lieu destinĂ©, apres avoir pris congĂ© du bon vieillard, qui vint avec moy jusques sur le bord, je montay dans la petite barque, que luy mesme avoit apprestĂ©e. Et puis allant doucement sous la fenestre, je fis semblant de m’y attacher, mais ce ne furent que mes habits remplis de sable, soudain me retirant un peu Ă  costĂ©, pour voir ce qu’il en adviendroit, je les ouys tout Ă  coup retomber dans le Lac, oĂą avec la rame, je batis doucement l’eau, afin qu’ils creussent oyant ce bruit, que ce fust moy qui me debattois : mais je fus bien tost contraint de m’oster de lĂ  parce qu’ils y jetterent tant de pierres, qu’à peine me pĂ»s-je sauver, et peu apres je vis mettre une lumiere Ă  la fenestre, de laquelle ayant peur d’estre descouvert, je me cachis dans le batteau m’y couchant de mon long : cela fut cause que la nuit estant fort obscure, et moy un peu esloignĂ©, et la chandelle leur ostant encore davantage la veuĂ«, ils ne me virent point, et creurent que le batteau s’estoit ainsi reculĂ© de luy mesme. Or quand chacun se fut retirĂ© de la fenestre, j’ouys un grand tumulte au bord oĂą j’avois laissĂ© Abariel, et comme je pĂ»s juger, il me sembla d’ouyr ses exclamations, que je pensay estre Ă  cause du bruit qu’il avoit ouy dans l’eau, craignant que je ne fusse noyĂ©, tant y a que je me resolus de ne retourner plus chez luy Â».

History :

1. La gravure n’est pas signĂ©e. Au-dessus de l’image Ă  droite « I. Part. 206. Â»
2. Après la p. 306.

Textual Sources :
L’Astrée, 1ère partie, 1607

Technical Data

Notice #012597

Image HD

Past ID :
B1916
Image editing :
Image web