Skip to main content
×
Recherche infructueuse

The triumph of eloquence (Venice, Palazzo Sandi) - Tiepolo

Notice précédente Notice n°5 sur 5

Date :
Entre 1724 et 1725
Type of image :
Fresque
Dimensions (HxL cm) :
650x1070
Storage Location :

Description

Les Sandi Ă©taient une famille d’avocats originaires de Feltre, Ă  l’ouest de la VĂ©nĂ©tie. Ă€ la fin du XVIIe siècle, ils furent annoblis par la RĂ©publique de Venise, et exercèrent dès lors la fonction de juges. La fresque qu’ils commandèrent au jeune Tiepolo consacre leur ascension sociale par la force de l’éloquence. Au centre du plafond, dans un tourbillon de lumière jaune, apparaĂ®t Minerve casquĂ©e et brandissant un glaive au dessus d’un nuage ; Ă  droite, dans le noyau le plus lumineux du tourbillon, mais un peu en retrait, Mercure, reconnaissable Ă  ses sandales et Ă  son casque ailĂ©s, semble trĂ©bucher. Sur les quatre cĂ´tĂ©s sont reprĂ©sentĂ©es quatre scènes mythologiques figurant les pouvoirs de l’éloquence. Si le spectateur se place de manière Ă  voir Ă  l’endroit, en bas, la scène la plus dĂ©veloppĂ©e, oĂą Amphion joue de la lyre et, par la force de sa seule poĂ©sie, construit les murailles de Thèbes, il aura Ă  sa gauche, BellĂ©rophon chevauchant PĂ©gase pour terrasser la Chimère : c’est depuis Alciat une allĂ©gorie de la prudence et de la vertu, qui permet de triompher d’adversaires plus puissants ou malhonnĂŞtes. Le spectater devra se retourner pour dĂ©couvrir, en haut, OrphĂ©e descendu aux Enfers, tenant un violon Ă  la main et guidĂ© par Cupidon aux yeux bandĂ©s : OrphĂ©e tente de ravir Eurydice Ă  la mort devant Cerbère, le chien aux trois tĂŞtes, Pluton et Proserpine, maĂ®tres des lieux, et les trois Parques, qui tiennent le fuseau oĂą se file le fil de la vie. Sur la partie droite du plafond, enfin, Hercule Ogmien est l’Hercule qu’évoque Lucien dans sa « PrĂ©face Ă  Hercule Â», qui emprunte Ă  l’HĂ©raclès sa peau de lion ; comme Ogmios, dieu gaulois de l’éloquence, Hercule retient les hommes par des chaĂ®nes d’or sortant de sa bouche.
   Le jeune Tiepolo s’est peut-ĂŞtre inspirĂ© pour cette composition du plafond de la salle de l’Olympe, peinte en 1560 par VĂ©ronèse Ă  la Villa Barbaro de Maser, une villa paladienne des environs nord de Venise. VĂ©ronèse avait dĂ©jĂ  imaginĂ© un système concentrique, avec un nimbe d’or au centre sur lequel se dĂ©tache une figure allĂ©gorique de la sagesse divine, puis, derrière un cercle de nuages, sept dieux de l’Olympe disposĂ©s en couronne autour d’elle, parmi lesquels VĂ©nus avec Cupidon, et Mercure tenant le caducĂ©e. On retrouve cette configuration chez Tiepolo, qui peint dans le ciel un anneau nĂ©buleux et dorĂ© oĂą siège Minerve et oĂą Mercure tourbillonne. Les quatre scènes allĂ©goriques de Tiepolo remplacent la couronne des dieux de l’Olympe chez VĂ©ronèse, mais la disposition concentrique reste la mĂŞme. L’invention proprement originale consiste dans les murailles de Thèbes, qui ne sont pas cantonnĂ©es dans la couronne des allĂ©gories, mais dĂ©limitent au centre, pour toute la composition un espace retranchĂ©, invisible, protĂ©gĂ©. A l’épiphanie sans ombre de son maĂ®tre, Tiepolo ajoute ce point aveugle central, cet espace d’invisibilitĂ©.

History :

2. Fresque du plafond de la salle de bal.

Technical Data

Notice #018192

Image HD

Past ID :
B7511
Image editing :
Image web
Image Origin :
Collection particulière (Cachan)