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Recherche infructueuse

Cleombrote sent into exile by Leonidas - Benjamin West

Date :
1768
Type of image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
138x185 cm
N.00121

Description

« LĂ©onidas semblait mal disposĂ© surtout envers lui, et laissant Agis de cĂ´tĂ©, c’est contre ClĂ©ombrote qu’il marcha, suivi d’une troupe de soldats. Mis en sa prĂ©sence, il lui reprochait avec colère d’avoir conspirĂ© contre un Prince dont il Ă©tait le gendre, de l’avoir dĂ©pouillĂ© de la royautĂ© et chassĂ© de sa patrie. XVII. ClĂ©ombrote n’avait rien Ă  rĂ©pondre ; en proie Ă  la pire dĂ©tresse, il restait assis et se taisait. Mais Chilonis, la fille de LĂ©onidas, Ă©tait lĂ . Elle avait jadis partagĂ© le triste sort fait Ă  son père ; et, lors de l’avènement de ClĂ©ombrote, elle s’était sĂ©parĂ©e de son mari pour assister ce père dans le malheur. A Sparte, elle s’associait aux supplications de LĂ©onidas ; après son exil, elle prit le deuil et se montra jusqu’au bout sĂ©vère pour ClĂ©ombrote. Alors, toujours fidèle au malheur, bien que la victime eĂ»t changĂ©, on put la voir Ă  cĂ´tĂ© de son mari, en posture de suppliante comme lui. Elle l’enlaçait de ses mains et elle avait Ă  ses pieds leurs deux enfants, un de chaque cĂ´tĂ©. Comme tout le monde l’admirait et versait des larmes sur sa bontĂ© et sa tendresse, elle porta la main Ă  ses vĂŞtements et Ă  sa chevelure nĂ©gligĂ©s en disant « Mon père, cette tenue et cette mine ne viennent pas de ma pitiĂ© pour ClĂ©ombrote ; je les dois Ă  tes malheurs. Depuis ton exil, le deuil est mon commensal et mon compagnon de chaque jour. Me faut-il donc, lorsque tu règnes Ă  Sparte et que tu remportes la victoire, vivre toujours dans le malheur ? Ou bien pourrai-je prendre les vĂŞtements Ă©clatants d’une Reine, après t’avoir vu tuer l’époux de ma jeunesse ? S’il n’arrive pas Ă  te flĂ©chir et Ă  te dĂ©sarmer par les larmes de ses enfants et de sa femme, son dessein malheureux d’autrefois lui vaudra une peine plus rigoureuse que toi, tu ne le voudrais : il me verra, moi qu’il aime tant, mourir avant lui ! Car de quel front me prĂ©senter devant les autres femmes, moi qui n’obtiens de pitiĂ© ni de mon mari, ni de pion père ? Je n’ai Ă©tĂ© Ă©pouse et fille que pour partager l’infortune et le dĂ©shonneur des miens. Si mon mari pouvait jadis invoquer un prĂ©texte spĂ©cieux, je le lui ai Ă´tĂ© en faisant avec toi cause commune et en tĂ©moignant contre sa conduite. Mais toi, tu lui rends aisĂ©e la dĂ©fense de son crime, en montrant que la royautĂ© est un bien si grand et si enviable que, pour elle, il est juste de tuer ses gendres et de nĂ©gliger ses enfants ! Â» XVIII. Chilonis, en faisant entendre ces prières, mit son visage contre la tĂŞte de ClĂ©ombrote et reporta sur les assistants le regard trouble de ses yeux consumĂ©s par le chagrin. LĂ©onidas, lui, après avoir confĂ©rĂ© avec ses amis, dit Ă  ClĂ©ombrote de se relever et de partir ; mais il priait sa fille de rester et de ne pas l’abandonner, lui qui l’aimait tant et lui avait accordĂ© la grâce de son mari. Cependant il n’arriva pas Ă  la convaincre. Comme son mari se relevait, elle lui mit dans les mains l’un des petits enfants, prit l’autre, et, après s’être prosternĂ©e devant l’autel du dieu, elle partit avec lui. Â» (Plutarque, Vies parallèles, Agis et ClĂ©omène)

Textual Sources :

Technical Data

Notice #010218

Image HD

Past ID :
A9537
Image editing :
Scanner
Image Origin :
Collection particulière (Cachan)