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Recherche infructueuse

La fille entretenue (Rétif, Les Contemporaines, vol. 12, 1781) - Binet

Description

Sujet de l’Estampe de la Soixanteonzième Nouvelle.
Une Jeune-femme debout, les yeux modestement baissĂ©s, tandis que son jeune Amant, environnĂ© de ses Enfans, est aux genous de son Père : Le Vieillard dit Ă  Celle-lĂ  :
« J’avais cru ne lui donner qu’une Maitresse ! »

P. 469 :
Soixanteonz.me Nouvelle. La Fille-entretenue, & la Fille en cage.
[Un père, M. de Carmanville, entretient une Fille vertueuse, Agathe, pour qu’elle soit la maîtresse de son jeune fils et le préserve du vice jusqu’au mariage. Le jeune homme la fréquente innocemment pendant six ans, jusqu’au soir où, rue Saint-Honoré, il est témoin d’une scène.]
La Fille en cage. [P. 485]
[Je résume :]
Le lieu de la Scène est une boutique de modes. Le jeune Carmanville surprend la conversion d’un jeune Duc, M. de B***, et de son Gouverneur. Le Duc enfermait dans sa chambre une maĂ®tresse, Isabelle, que le Gourverneur a enlevĂ©e, sur ordre de son père. Survient la Duchesse, qui entre dans la boutique, prend le parti de son fils, et ordonne qu’on ramène la jeune fille. Le Gouverneur va la chercher, la Marchande reconnaĂ®t sa fille. Celle-ci lui raconte comment elle a Ă©tĂ© enlevĂ©e, puis sauvĂ©e par un jeune homme, le Duc, qui l’a cachĂ©e « dans un petit cabinet qui lui sert de volière, oĂą Personne n’entre que lui seul. Â» Il lui confie la clef de la volière et le soin de nourrir ses oiseaux.

« Voici une cachette, pour quand on nĂ©toiera la volière : c’est une grande cage, garnie de rideaux, oĂą je mettais autrefois nicher mes Faisans. […] Monsieur m’apportait lui-mĂŞme Ă  manger, & il me nourrissait comme si j’eusse Ă©tĂ© vĂ©ritablement un des Habitans de sa volière. Si l’on entrait dans sa chambre, je courais Ă  ma cage dès que j’entendais tourner la clĂ©f, & je m’y tenais sans remuer. Â» (p. 497)

Mais le gouverneur du duc a fini par dĂ©couvrir le subterfuge, et la jeune fille cachĂ©e dans la cage :

« enfin il s’est avisĂ© de vouloir dĂ©ranger la cage. La pesanteur l’ayant Ă©tonnĂ©, il a entr’ouvert les rideaux, & m’a apperçue. Je l’ai si fort effrayĂ© d’abord qu’il s’est retirĂ© : mais il est revenu bien-vĂ®te ; & m’ayant regardĂ©e, il s’est Ă©criĂ© : — Vous tenez en cage cet Oiseau, Monsieur ! mais c’est un[e] Oie du Frère Philippe, que cela ! Alons, alons la belle Fille en cage, il faut sortir ! comment donc ! vous ĂŞtes toute apprivoisĂ©e ! Â»

Le Gouverneur emmène la jeune fille dans sa chambre, elle se débat, le Duc vole à son secour. Dans l’altercation, le Gouverneur laisse paraître une marque que la Jeune fille avait remarquée sur l’une de ses deux ravisseuses : il s’était alors déguisé en Femme… Le Gouverneur a alors installé la jeune fille dans un appartement, où un vieux Seigneur (le père du jeune Duc) a tenté de la violer.
La Duchesse nomme le Gouverneur, M. De-l’Adverbe, le dessaisit de la garde de son fils et rend la jeune fille à sa mère, lui demandant pour son fils la permission de la visiter.
De lĂ , retour Ă  l’histoire d’Agathe (p. 504).

« Il comprit par les discours de la Duchesse, qu’elle reprochait Ă  son Fils de s’être conduit comme un Idiot avec une jolie Fille, qu’il avait eue deux-mois en cage. Â» Du coup Carmanville Ă©pie Agathe, surprend une conversation avec sa domestique Julienne, puis avec M. de Carmanville père, et perce son secret. Après leur dĂ©part, il se prĂ©sente Ă  Agathe et devient son amant. Ils ont bientĂ´t un fils, deux filles suivent. Le Grand-père doit bien consentir au mariage : « J’avais cru ne lui donner qu’une Maitresse ; mais vos qualitĂ©s, vos vertus, & vos Enfans vous rendent son Epouse. Â» (p. 517)

La gravure représente donc la scène finale : à droite, M. de Carmanville père, assis, met la main d’Agathe, la fille entretenue, dans celle de son fils à genoux, qui lui demande la permission de se marier. Au fond à droite; le fils et les trois filles d’Agathe et de Carmanville fils. Sur le mur, un tableau est accroché qui figure le sujet de la petite pièce de théâtre enchâssée dans la nouvelle. Le jeune Duc de B*** (qui porte le nom du Mr B de la Paméla de Richardson) apporte à Isabelle sa nourriture dans un plat qu'il lui passe par une petite porte de la volière.

History :

1. En haut Ă  droite : « XII. Vol. 466. Â»
LĂ©gende sous la gravure : T’avais due [Pour : J’avais cru] ne lui donner qu’une Maitresse ! Â»

Indexed items :
Cage
Textual Sources :
Rétif de la Bretonne, Les Contemporaines (1780-1782)

Technical Data

Notice #013525

Image HD

Past ID :
B2844