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Recherche infructueuse

Roger fights the killer whale and saves Angelique (Roland furieux, ch10, 1879) - Doré

Description

Roger sur son hippogriffe combat l’orque de l’Ile des Pleurs pour sauver AngĂ©lique que les Ébudiens ont attachĂ©e au rocher.    
Nous n’avons plus affaire ici Ă  un dispositif scĂ©nique classique, fondĂ© sur le jeu entre espace vague et espace restreint. Alors que traditionnellement peintres et graveurs opposaient la masse sombre du roc, espace restreint de la scène, Ă  la lumière du ciel et Ă  la profondeur de la mer, espace vague sur lequel se dĂ©tachait le combat, Gustave DorĂ© inverse le rapport de l’ombre et de la lumière : le ciel sur la mer est noir, tandis que le rocher est brillamment Ă©clairĂ©, ce qui confère Ă  la scène une dimension onirique, irrĂ©elle. D’autre part AngĂ©lique n’est pas opposĂ©e Ă  Roger et l’orque, mais cernĂ©e par eux : les vagues, les replis du monstre marin, les ailes de l’hippogriffe, devenu un animal aussi monstrueux que l’orque, se fondent en un magma unique, un remuement continu et abject, une montĂ©e homogène de grouillement de cauchemar. Ce qui menace AngĂ©lique, ce n’est pas l’orque, mais cette montĂ©e d’un mĂ©lange de mer, d’orque et d’hippogriffe.    
Quant Ă  AngĂ©lique elle-mĂŞme, sa pose, son visage sont totalement surrĂ©alistes ! CambrĂ©e dans l’attitude provocante d’une prostituĂ©e exposĂ©e en vitrine, la jeune femme sourit !    
L’image institue par là avec le spectateur une relation perverse : il s’agit de s’offrir à lui dans la posture sado-masochiste d’une victime consentante mimant le paisir. Le monde qu’évoque Gustave Doré est ici décidément plus proche de la littérature décadente de la fin du dix-neuvième siècle que du récit de l’Arioste !

History :

1. SignĂ© en bas Ă  gauche « CH BARBANT S[culpsit] Â»

2. P. 103.

Textual Sources :
ROLFUR10 : Roland furieux, chant 10

Technical Data

Notice #001432

Image HD

Past ID :
A0751
Image editing :
Image web