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Recherche infructueuse

Arrest of the King at Varennes, June 22, 1791 - Berthault after Prieur

Description

Le roi attablé à droite, bedonnant et en habit bourgeois, se détache à peine dans le tumulte général. Derrière lui, un aristocrate en perruque se désole. A la droite du roi, la reine, portant également un chapeau bourgeois, nous regarde en coin. A gauche, parmi la troupe venue arrêter le roi, visage fermé et irrité, un officier en tricorne, un patriote portant le bonnet phrygien. La nuit est tombée dehors, d’où les flambeaux qu’ils tiennent à bout de bras et qui fument.

Michelet, au tome II de son Histoire de la Révolution française, décrit cette scène d’après Choiseul, avec de légères différences.
Il note le vĂŞtement du roi :

« Ce dĂ©guisement qui choquait rapprochait Louis XVI de la condition privĂ©e, pour laquelle il Ă©tait fait. Ă€ consulter son aptitude, il Ă©tait propre Ă  devenir, non valet sans doute (il Ă©tait lettrĂ©, cultivĂ©), mais serviteur d’une grande maison, prĂ©cepteur ou intendant, dispensĂ©, comme serviteur, de toute initiative ; il eut Ă©tĂ© un Ă©conome exact et intègre, un prĂ©cepteur assez instruit, très moral, très consciencieux, toutefois dans la mesure oĂą un dĂ©vot le peut ĂŞtre. L’habit de serviteur Ă©tait son habit rĂ©el ; il avait Ă©tĂ© dĂ©guisĂ© jusque-lĂ  sous les insignes menteurs de la royautĂ©. Â»

Et voici comment il raconte l’intrusion de l’officier de la garde nationale de Paris :

« La porte s’ouvre. Un homme entre, un officier de la garde nationale de Paris, figure sombre, toute dĂ©faite, fatiguĂ©e, mais exaltĂ©e, cheveux sans frisure ni poudre, l’habit dĂ©colletĂ©. Il ne dit que des mots entrecoupĂ©s : Sire, dit-il, vous savez… tout Paris s’égorge… Nos femmes, nos enfants, sont peut-ĂŞtre massacrĂ©s ; vous n’irez pas plus loin… Sire… L’intĂ©rĂŞt de l’État… Oui, Sire, nos femmes, nos enfants !!… Ă€ ces mots, la reine lui prit la main avec un mouvement Ă©nergique, lui montrant M. le dauphin et Madame qui, Ă©puisĂ©s de fatigue, Ă©taient assoupis sur le lit de M. Sauce : Ne suis-je pas mère aussi ? lui dit-elle. — Enfin que voulez-vous ? lui dit le roi. — Sire, un dĂ©cret de l’AssemblĂ©e… — OĂą est-il ? — Mon camarade le tient. La porte s’ouvrit, nous vĂ®mes M. de Romeuf appuyĂ© contre la fenĂŞtre de la première chambre, dans le plus grand dĂ©sordre, le visage couvert de larmes, et tenant un papier Ă  la main ; il s’avança les yeux baissĂ©s. — Quoi ! Monsieur, c’est vous ! Ah ! je ne l’aurais jamais cru !… lui dit la reine. Le roi lui arracha le dĂ©cret avec force, le lut et dit : Il n’y a plus de roi en France. La reine le parcourt, le roi le reprend, le relit encore et le pose sur le lit oĂą Ă©taient les enfants. La reine avec impĂ©tuositĂ© le rejette du lit en disant : Je ne veux pas qu’il souille mes enfants. Il s’éleva alors un murmure gĂ©nĂ©ral parmi les municipaux et les habitants prĂ©sents, comme si l’on venait de profaner la chose la plus sainte. Je me hâtai de ramasser le dĂ©cret et le posai sur la table. Â»

Sur la gravure, le papier du décret, central dans le récit, n’apparaît pas. Comparer avec la caricature de 1838.

History :

1. SignĂ© sous la gravure Ă  gauche « Prieur inv. & del. Â», Ă  droite « Berthault Sculp. Â»
2. Collection Michel Hennin. Estampes relatives à l’Histoire de France. Tome 125, Pièce 10997.

Textual Sources :
Michelet, Histoire de la révolution française (1847-1853)

Technical Data

Notice #017142

Image HD

Past ID :
B6461
Image editing :
Image web
Image Origin :
Bibliothèque numérique Gallica, Bibliothèque nationale de France (https://gallica.bnf.fr)