Skip to main content
×
Recherche infructueuse

Judith with the head of Holofernes - Giorgione

Date :
Entre 1503 et 1504
Type of image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
144x66,5 cm
Storage Location :
ГЭ-95

Description

Après avoir tué Holopherne en lui coupant la tête, Judith et sa servante reviennent vers Béthulie, la ville désormais délivrée par ce meurtre.

« Les deux femmes traversèrent le camp, contournèrent le ravin, gravirent la montagne de BĂ©thulie et parvinrent aux portes de la ville… Dès que les hommes de la ville entendirent sa voix… Tous les gens accoururent, du plus petit jusqu'au plus grand, car le retour de Judith leur paraissait incroyable ; ils ouvrirent la porte et accueillirent les deux femmes ; ils allumèrent un feu pour faire de la lumière et firent cercle autour d'elles…   Puis elle retira la tĂŞte de sa besace, la leur montra et dit : “Voici la tĂŞte d'Holopherne, gĂ©nĂ©ral en chef de l'armĂ©e d'Assour ! Le Seigneur l'a frappĂ© par la main d'une femme.” » (Judith 13, 10-15)

 La mise en scène rompt avec le texte biblique pour qui la tĂŞte est gardĂ©e par la servante dans son sac et n’est montrĂ©e Ă  la foule qu’au moment du retour en ville.

Le peintre reprĂ©sente la victoire triomphale de Judith, comme une allĂ©gorie. L’hĂ©roĂŻne est debout, rendue immense par le cadrage ; de sa main droite elle tient la grande Ă©pĂ©e de la victoire; du pied gauche elle foule la petite tĂŞte d’Holopherne. Elle est belle, et richement vĂŞtue, lui est laid, et a perdu toute sa superbe. Bien que douce par le regard, elle l’écrase sans aucun signe de regret, ni mĂŞme de respect pour le mort.  Elle est Ă  la fois une femme fragile par la dĂ©licatesse de ses gestes, et forte par sa verticalitĂ©, forte comme l’arbre qui la prolonge Ă  droite.  

Un certain Ă©rotisme est manifeste : elle dĂ©noue sa ceinture,  sa robe s’entrouvre et c’est de sa jambe nue qu’elle touche le visage d’Holopherne. Cela renvoie Ă  la sĂ©duction, dont elle a Ă©tĂ© Ă  la fois l’objet et le sujet.

« Judith lui rĂ©pondit : “Qui suis-je, moi, pour contredire mon seigneur ? Tout ce qui plaĂ®t Ă  ses yeux, je me hâterai de le faire et ce sera pour moi un motif d'allĂ©gresse jusqu'au jour de ma mort.” Elle se leva, mit son plus beau vĂŞtement et toute sa parure fĂ©minine…  Judith entra et s'allongea. Le cĹ“ur d'Holopherne en fut transportĂ©, son âme troublĂ©e, et il fut pris d'un violent dĂ©sir de s'unir Ă  elle car, depuis le jour oĂą il l'avait vue, il guettait l'occasion de la sĂ©duire. Â» (Judith, 12, 14-16)

Maintenant elle peut renverser la scène et se moquer du sĂ©ducteur mais aussi rappeler sa puretĂ© :

« Oui, vive le Seigneur, qui m'a gardĂ©e dans le chemin oĂą j'ai marchĂ©, car mon visage n'a sĂ©duit cet homme que pour sa perte : il n'a pas commis avec moi le pĂ©chĂ© qui m'aurait souillĂ©e et dĂ©shonorĂ©e. " (Judith 13, 16)

L'impossible s’est rĂ©alisĂ©, la femme frĂŞle a tuĂ© l'homme brutal avec sa propre arme, elle a vaincu par ruse, en acceptant de jouer la sĂ©ductrice,  et par dĂ©termination en s’appuyant sur Dieu.  Par-lĂ  elle rejoint David tuant Goliath, et comme lui elle peut rentrer chez elle, avec la tĂŞte de l'ennemi du peuple. La composition de ce tableau rappelle la statue du David de Donatello, qui foule de ses pieds, la tĂŞte de Goliath.

History :

2. Ce tableau faisait partie, avec le Bacchus de Rubens et La Blanchisseuse de Chardin, de la collection Antoine Crozat, acquise par Catherine II en 1772 par l'intermédiaire de Diderot.

Textual Sources :
Judith

Technical Data

Notice #004984

Image HD

Past ID :
A4303
Image editing :
Image optimisée par Esrgan
Image Origin :
Collections en ligne du Musée de L’Ermitage (http://www.hermitagemuseum.org)