Judith with the head of Holofernes (Braunschweig version) - Rubens
Description
Une jeune femme tient une tête d’homme.
« Judith, debout près du lit d’Holopherne, dit en son cœur : “Seigneur, Dieu de toute puissance, jette un regard en cette heure sur les œuvres de mes mains pour l’exaltation de Jérusalem”… Alors, s’avançant vers la barre du lit qui était près de la tête d’Holopherne, elle en retira son cimeterre et, s’approchant du lit, elle saisit la chevelure de sa tête et dit : “Fortifie-moi en ce jour, Seigneur Dieu d’Israël.” Elle frappa deux fois sur son cou de toute sa vigueur et elle lui ôta la tête. Puis elle fit rouler son corps hors de la couche et enleva la moustiquaire des colonnes ; peu après, elle sortit et remit la tête d’Holopherne à sa suivante, qui la mit dans sa besace à provisions ». (Judith, XIII, 6-10)
On a l’impression d’un instantanĂ©.  Le meurtre vient d’avoir lieu, Judih  tient encore l’épĂ©e, elle  tient la tĂŞte par les cheveux et la tend Ă  sa servante qui la prend par la barbe. La lumière arrive de face et de droite, elle met en valeur la tĂŞte, les seins et surtout les bras de Judith, ainsi que la tĂŞte du cadavre, lumineuse et sereine, qui semble dormir. La bougie qu'approche la servante, et que barre son bras gauche, Ă©claire la scène avec un effet de clair-obscur qui isole les personnages sur un fond indĂ©terminĂ©.
Rubens diffĂ©rencie deux femmes et deux regards : Judith regarde le spectateur et le prend Ă  tĂ©moin ; la servante dĂ©couvre la tĂŞte d'Holopherne et s’interroge. Judith est jeune et belle, sa robe noire et bleue fait ressortir la blancheur de sa peau, sa poitrine dĂ©faite rappelle qu’Holopherne voulait coucher avec elle, mais qu’il a succombĂ© Ă  l’ivresse. La servante est vieille et ridĂ©e, sa peau est sombre comme le rouge de sa robe. 
Une diagonale part de l’armure damasquinĂ©e, en haut Ă  droite, oĂą jouent de sombres reflets, et arrive Ă  l’épĂ©e d’Holopherne, en bas Ă  gauche : on passe de sa force Ă  son Ă©chec, puisqu’il meurt par sa propre Ă©pĂ©e. Une autre diagonale relie les mains des deux femmes, qui tiennent fermement la tĂŞte, signe de la force d’Holopherne et de la dĂ©termination des femmes. 
Judith a coupĂ© la tĂŞte Ă  gauche, la servante la rĂ©cupère sur la droite : le mouvement de la scène est d'un pivotement, qu'arrĂŞte, que suspend le regard levĂ© de l'hĂ©roĂŻne. C'est ce suspens qui donne sa force et son originalitĂ© au tableau. 
Technical Data
Notice #006245