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Recherche infructueuse

Triste et chaste mort de la femme d'un muletier (Heptameron N2, Amsterdam, 1698)

Date :
1698
Type of image :
Gravure sur cuivre, taille-douce (au burin)
Dimensions (HxL cm) :
7,4x7,6 cm
F.A. in-8° E431e (1er volume)

Description

« Une muletiere d’Amboyse aima mieus cruelement mourir de la main de son valet que de consentir Ă  sa mechante volontĂ©. Â» (LP, p. 103.)
   
« Estant demorĂ© seul, luy vint en fantaisye, qu’il pourroit avoir par force ce que par nulle priere ne service n’avoit peu acquerir. Et rompit ung ais [=une cloison] qui estoit entre la chambre oĂą il couchoit et celle de sa maistresse. Mais, Ă  cause que le rideau, tant du lict de son maistre et d’elle que de serviteurs de l’autre coustĂ©, couvroit les murailles si bien que l’on ne povoit veoir l’ouverture qu’il avoit faicte, ne fut point sa malice apparceue, jusques ad ce que sa maistresse fut couchĂ©e avecq une petite garse de unze Ă  douze ans. Ainsy que la pauvre femme estoit Ă  son premier sommeil entra le varlet, par l’ais qu’il avoit rompu, dedans son lict, tout en chemise, l’espĂ©e nue en sa main. Mais, aussy tost qu’elle le sentit près d’elle, saillit dehors du lict, en luy faisant toutes les remontrances qu’il fut possible Ă  femme de bien. Et luy, qui n’avoit amour que bestialle, qui eut mieulx entendu le langaige des mulletz que ses honnestes raisons, se montra plus bestial que les bestes avecq lesquelles il avoit estĂ© long temps ; car, en voyant qu’elle couroit si tost Ă  l’entour d’une table, et qu’il ne la povoit prendre, et qu’elle estoit si forte que, par deux fois, elle s’estoit defaicte de luy, desesperĂ© de jamais ne la povoir ravoir vive, luy donna si grand coup d’espĂ©e par les reings, pensant que, si la paour et la force ne l’avoit peu faire rendre, la douleur le feroit. Â» (LP, p. 105.)

Percée de coups, la jeune femme tombe en invoquant Dieu. Le muletier la viole et s’en va.

« la jeune fille qui estoit couchĂ©e avecq la mulletiere, pour la paour qu’elle avoit eue, s’estoit cachĂ©e soubz le lict ; mais voiant que l’homme estoit dehors, vint Ă  sa maistresse, et la trouva sans parolle ne mouvement ; crya par la fenestre aux voisins, pour la venir secourir. Et ceulx qui l’aymoient et estimoient autant que femme de la ville, vindrent incontinant Ă  elle…»

La muletière mourra de ses blessures.
   
   Sur la gravure, on distingue Ă  gauche la tenture qui dissimulait la cloison escamotĂ©e. Le valet blesse de son Ă©pĂ©e la muletière. A droite, la table avec laquelle elle a essayĂ© de se protĂ©ger. Au fond Ă  droite, la jeune servante de la muletière, après le dĂ©part du valet, crie au secours Ă  la fenĂŞtre.

History :

2. 1ère journée, 2e nouvelle.

Indexed items :
Table
Scène à deux
Lit
FenĂŞtre
Autre scène au second plan
Textual Sources :
Marguerite de Navarre (1492-1549), L’Heptaméron (1542-1546)

Technical Data

Notice #007592

Image HD

Past ID :
A6911
Image editing :
Photo numérique