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Recherche infructueuse

Boca, or Rewarded Virtue (Drawings for the Cabinet des Fées) - Marillier

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Date :
1785
Type of image :
Dessin (lavis)
Fonds Rothschild, Picot 225
Legend

Description

L’histoire débute au Pérou. Boca est un jeune homme, sculpteur de son état, mais trop pauvre pour vivre de son métier. Il exerce donc la menuiserie, mais sculpte des boîtes d’ivoire à ses heures. Un inconnu lui en offre de l’argent, qui se transforme malheureusement en fourmis. Seconde offre d’un inconnu : l’argent se change en mouches Boca tombe malade. Troisième offre, plus forte encore. L’argent disparaît à nouveau, Boca ne peut pas payer ses créanciers.
    Cependant, dans le coffre oĂą Boca avait rangĂ© l’argent, il trouve un bâton d’ébène, puis une coque, d’oĂą sort un oiseau. merveilleux, qui disparaĂ®t après avoir rencontrĂ© une araignĂ©e. Le bâton produit deux fois quatre rĂ©aux, puis un papier contenant un message lui enjoignant de partir en voyage pour l’Orient :
    « Ne t’arrĂŞte point en chemin,
   Quoique tu trouves des obstacles,
   Boca, pour faire des miracles,
   Il te suffira d’être humain. Â»
    Boca s’embarque pour Java. Son bâton produit dans sa poche toujours quatre rĂ©aux par jour. A Java, il retrouve l’oiseau merveilleux, qui le conduit sur un autre navire, qui quitte le port aussitĂ´t. Le bateau est rempli d’insectes qui pourvoient Ă  sa subsistance. Ils accostent enfin. En chemin, Boca est arrĂŞtĂ© par un vieillard qui lui demande de l’aide pour dĂ©terrer un trĂ©sor. Boca poursuit son chemin et tombe sur une vieille qui cherche ses lunettes. Elle le trouve finalement et lui propose de lui conter des histoires, mais refuse de lui montrer le chemin vers un gĂ®te. Boca rĂ©frèe sa curiositĂ© et poursuit son chemin. « Il avoit marchĂ© l’espace d’un quart-d’heure, l’esprit occupĂ© de ces pensĂ©es, quand il apperçut devant lui, quoique d’un peu loin, quelque chose de blanc Ă©tendu sur la terre. Â» C’est une nappe sur laquelle un enfant dispose des mets. Boca rĂ©siste Ă  la tentation et poursuit son chemin.
    Vient ici la scène que Marillier a illustrĂ©e :
    « Il y avoit environ quatre heures qu’il marchoit sans se dĂ©tourner de la grande route, quand des cris douloureux, qui pĂ©nĂ©troient jusqu’au cĹ“ur, lui causèrent une Ă©motion extraordinaire : plus il avançoit, plus les cris redoubloient. Quelle fut sa frayeur ! quand il vit une femme que deux hommes achevoient de lier Ă  un arbre. Alors, un mouvement de pitiĂ© plus fort que la crainye lui faisant oublier qu’il Ă©toit sans armes & sans dĂ©fense, il courut Ă  elle avec ardeur ; & voyant que les cruels tiroient tous deux leurs sabres pour frapper cette infortunĂ©e : ArrĂŞter, leur cria-t-il, arrĂŞtez, barbares, inhumains.
   A ces mots, ces hommes lançant des regards terribles ; Sois notre première victime, dirent-ils, meurs, malheureux. AussitĂ´t, levant le bras sur lui pour l’immoler Ă  leur fureur, ils restèrent tous deux immobiles, & peu s’en falloit que Boca ne leur ressemblât, attendant le coup prĂŞt Ă  tomber sur sa tĂŞte : cependant, rassurĂ© par le prodige qui venoit de garantir ses jours, il sentit succĂ©der Ă  sa frayeur un mortel dĂ©plaisir : il venoit de s’arrĂŞter. Â»
    Boca craint donc d’avoir dĂ©sobĂ©i Ă  l’injonction du papier, de ne jamais s’arrĂŞter dans son voyage. Mais la jeune fille le rassure : l’injnction d’être humain est plus importante. Elle lui propose alors de le conduire Ă  sa dernière Ă©preuve. Le chemin se rĂ©trĂ©cit et traverse une voĂ»te d’arbres obscure. Aux tĂ©nèbres s’ajoutent des hurlements affreux. Boca s’avanouit. A son rĂ©veil, il se trouve dans un lieu merveilleux, mais seul. Il marche et se trouve face Ă  une statue de princesse qui parle. Elle lui enjoint de la porter dans un salon en dĂ´me et de la jeter dans une cuve d’eau bouillante. La statue se transforme en jeune femme Ă©vanouie. Un homme apparaĂ®t et rĂ©cupère dans une boĂ®te d’ivoire une boule d’ambre qui sort de sa bouche. La jeune femme commande Ă  Boca d’aller au palais, jusqu’au trĂ´ne, et de le frapper de son bâton. AussitĂ´t le palais s’emplit d’une foule en liesse, trois dames s’avancent vers lui, dont la jeune fille de la forĂŞt et la statue vivante.
    La plus jeune des dames est la princesse Abdelazis, qui entreprend de raconter Ă  Boca son histoire. Sa suivante se nomme Zineby. Encore enfant, Abdelazis a Ă©tĂ© promise au prince Jaloux, qui la tient recluse dans son palais en attendant de l’épouser. Le prince Ă©loigne d’elle Zineby, jaloux de l’amitiĂ© des deux jeunes filles. Abdelazis prend le prince en haine, mais dissimule et obtient le retardement de son mariage. Furieux, Jaloux s’en va, laissant Abdelazis avec Zineby. En se promenant sur la plage, elles trouvent une jeune et belle personne couchĂ©e sur le sable : la mystĂ©rieuse ZobĂ©ide. Abdelazis et Zineby entreprennent de la cacher, de façon que la cour, la gouvernante et le prince ne sachent rien d’elle. La mère d’Abdelazis lui rend visite, elle ne peut plus voir ZobĂ©ide, et se prend de jalousie pour Zineby, qui la voit tous les jours. Zineby, qui comprend les sentiments naissants entre Abdelazis et ZobĂ©ide., leur mĂ©nage une entrevue secrète.
   La fĂ©e Bienfaisante, protectrice d’Abdelazis, arrive sur ces entrefaites et dĂ©couvre son secret. Elle lui rĂ©vèle alors la vĂ©ritable identitĂ© de ZobĂ©ide : c’est le prince Sedy Assan. Bienfaisante n’ayant pas rĂ©ussi Ă  dissiper l’amour de d’Abdelazis, la transporte en bateau avec son prince et son amie Zineby, jusque dans les Ă©tats de Sedy Assan, dont elle a chassĂ© l’usurpateur. Elle donne pour les protĂ©ger au prince le baton de Boca, Ă  la princesse une boĂ®te d’ivoire, pour protĂ©ger son corps, et contenant une boule d’ambre, pour protĂ©ger son âme. Deux gĂ©nies sont chargĂ©s de veiller sur eux : Nourghean pour Sedy Assan, Kalem pour Abdelazis.
   Bienfaisante partie, la cĂ©rĂ©monie du mariage s’ordonne : elle est interrompue par Kiribanou, le prince Jaloux. La boĂ®te d’ivoire tombe et s’ouvre, Kiribanou s’en empare, la princesse avale la boule d’ambre, il la change en statue de marbre. Sedy Assan veut se jeter sur Kiribanou, qui le fait engloutir par la terre et mĂ©tamorphose les habitants du royaume en insectes. Abdelazis est installĂ©e sur un piĂ©destal ; Sedy Assan enfermĂ© dans un souterrain sous la statue.
   Mais Kiribanou a nĂ©gligĂ© de s’emparer du baton magique, que rĂ©cupère Nourghean, tandis que Kalem est chargĂ© par Bienfaisante de s’emparer de a boĂ®te. Le destin veut qu’un Ă©tranger vertueux dĂ©livre les deux captifs. Il devra d’abord rĂ©aliser une boĂ®te d’ivoire identique Ă  celle que dĂ©tient Kiribanou, afin que Kalem puisse la substituer. Lorsqu’il aura entrepris son voyage, Zineby devra l’attendre et l’accueillir pour le guider dans les dernières Ă©tapes.
   Voyant arriver Boca, Zineby s’est prĂ©cipitĂ©e au delĂ  de l’enceinte invisible oĂą elle Ă©tait protĂ©gĂ©e par Bienfaisante et a Ă©tĂ© saisie par les gĂ©nies malfaisants du prince Jaloux. C’est le pouvoir du bâton magique qui l’a alors protĂ©gĂ©e.
    « On donna Ă  Boca un petit appartement dans le palais. La candeur de ses mĹ“urs, son dĂ©sintĂ©ressement, son humanitĂ©, sa franchise, le firent aimer & honorer de tout le monde. Ce qui prouve bien que la vertu, pour se faire respecter, n’a pas besoin d’emprunter l’éclat des richesses, ni des grandeurs. Â» (p. 456, fin du 18e volume.)
   
   Le petit bâton magique de Boca est visible Ă  sa ceinture.
   

History :

1. Au-dessus de l’image, en haut Ă  gauche, « boca Â», Ă  droite « tom. 18. 3ème des. Â».
LĂ©gende dans le cartouche : « arrĂŞtez, arrĂŞtez barbares, inhumains. Â»
2. 3ème illustration du volume 18, après la p. 360.
Paru initialement dans les Nouveaux contes des fĂ©es allĂ©goriques, contenant le phĂ©nix, Lysandre Carline, Boca, etc, par M. D*** [Par la prĂ©sidente Dreuillet, Françoise DuchĂ© de Vancy, dame Le Marchand, M. de Villeroy et Mme de Caylus], Paris, Didot, 1735, in-12, 284 p., cote Bnf Y2-8816.
En 1756, Mme Husson fait paraître Boca ou la vertu récompensée, conte nouveau, plagiat du texte de 1735 : à Londres [fausse adresse] et se trouve à Paris, chez Duchesne, cote Bnf 16-Y2-17889.

Textual Sources :
Le Marchand, Françoise (17..-1754)

Technical Data

Notice #008549

Image HD

Past ID :
A7868
Image editing :
Photo numérique