
« Placez sur un banc de pierre un panier d'osier plein de prunes, auquel une méchante ficelle serve d'anse, et jetez autour des noix, deux ou trois cerises, et quelques grappillons de raisin… »
Diderot, Salon de 1765, à propos du Panier de prunes de Chardin.
Visite de l’exposition de la Fondation de l’Hermitage, agrémentée d’une lecture de quelques uns des plus beaux textes des Salons, dans l’environnement musical, à la fois français et italien, qui fut celui de Diderot.

VÉRITÉ
« … incompréhensible, soit qu'il emploie l'astre du jour ou celui de la nuit, la lumière naturelle ou les lumières artificielles, à éclairer ses tableaux ; toujours harmonieux, vigoureux et sage, tel que ces grands poètes, ces hommes rares en qui le jugement balance si parfaitement la verve, qu' ils ne sont jamais ni exagérés, ni froids. » Diderot, Salon de 1765, à propos de Vernet.

POÉSIE
« Deshays me rappelle les temps de Santerre, de Boulogne, de Le Brun, de Le Sueur et des grands artistes du siècle passé. Il a de la force et de l'austérité dans sa couleur ; il imagine des choses frappantes ; son imagination est pleine de grands caractères […]. Sa scène vous attache et vous touche ; elle est grande, pathétique et violente. »
Diderot, Salon de 1761, à propos du Saint André de Deshays.

MAGIE
« On en sent toute l'absurdité ; avec tout cela on ne saurait quitter le tableau. Il vous attache. On y revient. C'est un vice si agréable, c' est une extravagance si inimitable et si rare ! Il y a tant d' imagination, d'effet, de magie et de facilité ! »
Diderot, Salon de 1761, à propos de Boucher