Canard mort pendu - Chardin
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Analyse
Livret du Salon de 1765Â :
« Par M. Chardin, Conseiller et Trésorier de l’Académie.
45. […]
48. Trois Tableaux, sous le même numero, dont un ovale, représentant des Rafraîchissements, des Fruits & des Animaux.
Ces Tableaux ont 4 pieds 6 pouces de largeur, sur 3 pieds 6 pouces de haut ; celui ovale a 5 pieds de haut. »
Description de Diderot :
« 48. Troisième tableau de rafraîchissements, à placer entre les deux premiers.
S’il est vrai qu’un connaisseur ne puisse se dispenser d’avoir au moins un Chardin, qu’il s’empare de celui-ci. L’artiste commence à vieillir. Il a fait quelquefois aussi bien ; jamais mieux. Suspendez par la patte un oiseau de rivière. Sur un buffet au-dessous, supposez des biscuits entiers et rompus, un bocal bouché de liège et rempli d’olives, une jatte de la Chine peinte et couverte, un citron, une serviette déployée et jetée négligemment, un pâté sur un rondin de bois, avec un verre à moitié plein de vin. C’est là qu’on voit qu’il n’y a guère d’objets ingrats dans la nature, et que le point est de les rendre. Les biscuits sont jaunes, le bocal est vert, la serviette blanche, le vin rouge, et ce jaune, ce vert, ce blanc, ce rouge, mis en opposition, récréent l’œil par l’accord le plus parfait. Et ne croyez pas que cette harmonie soit le résultat d’une manière faible, douce et léchée. Point du tout ; c’est partout la touche la plus vigoureuse. Il est vrai que ces objets ne changent point sous les yeux de l’artiste. Tels il les a vus un jour, tels il les retrouve le lendemain. Il n’en est pas ainsi de la nature animée. La constance n’est l’attribut que de la pierre. » (Diderot, Salon de 1765, Bouquins, p. 348.)
1. Signé et daté en bas à gauche : « chardin 1764 ».
Informations techniques
Notice #001170