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Recherche infructueuse

Judith et Holopherne - Tintoret

Attribution incertaine
Date :
1579
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
188x251 cm
Lieu de conservation :
P000391

Analyse

Judith, jeune et belle veuve juive, a dĂ©cidĂ© de tuer le gĂ©nĂ©ral assyrien Holopherne qui assiège la ville israĂ©lite de BĂ©thulie. Elle demande Ă  Dieu de la guider pour sauver son peuple. Le peintre, dans le style maniĂ©riste propre Ă  Tintoret, privilĂ©gie le mouvement, mais alors que la dĂ©capitation d’Holopherne par Judith y suffirait, il faut chercher longuement la tĂŞte pour comprendre que tout est terminĂ© et qu'il s'agit en fait de bien autre chose :

« Tous se retirèrent de sa prĂ©sence et personne, du plus petit au plus grand, ne resta dans la chambre Ă  coucher. Judith, debout près du lit d’Holopherne, dit en son cĹ“ur : “Seigneur, Dieu de toute puissance, jette un regard en cette heure sur les Ĺ“uvres de mes mains pour l’exaltation de JĂ©rusalem.” […] Alors, s’avançant vers la barre du lit qui Ă©tait près de la tĂŞte d’Holopherne, elle en retira son cimeterre et, s’approchant du lit, elle saisit la chevelure de sa tĂŞte et dit : « Fortifie-moi en ce jour, Seigneur Dieu d’IsraĂ«l. Â» Elle frappa deux fois sur son cou de toute sa vigueur et elle lui Ă´ta la tĂŞte. Puis elle fit rouler son corps hors de la couche et enleva la moustiquaire des colonnes ; peu après, elle sortit et remit la tĂŞte d’Holopherne Ă  sa suivante, qui la mit dans sa besace Ă  provisions. Â» (Judith, 13, 4-10, TOB)

La scène est construite pour souligner les diffĂ©rents mouvements. Judith debout au centre du tableau, mène deux actions simultanĂ©es. D’un cĂ´tĂ©, elle tend un drap sur le corps nu d’Holopherne, dont on ne voit pas s’il a encore sa tĂŞte, elle pourrait ĂŞtre en train de le dĂ©couvrir, alors qu’en fait elle le recouvre d’un linceul noir. De l’autre elle demande Ă  sa servante de se saisir de la tĂŞte du gĂ©nĂ©ral, qui a roulĂ© vers la gauche de la chambre. La servante se rue vers sa maĂ®tresse, et met un genou en terre pour ramasser la tĂŞte et l’envelopper dans un linge blanc. Le visage de Judith est le sommet d’un triangle, dont la tĂŞte et les pieds d’Holopherne sont les deux points bas. Le triangle est colorĂ© symĂ©triquement, puisque la robe de la servante a la mĂŞme couleur que le corps d’Holopherne, alors que la superbe robe bleue de Judith peut rappeler le ciel et sa dĂ©termination religieuse.

Le dĂ©cor est celui de la tente du gĂ©nĂ©ral : lit d’apparat auquel les rideaux donnent une dimension théâtrale, magnifique cuirasse noire sur la table blanche, pan Ă©cartĂ© qui laisse voir le camp dans la nuit. Quant Ă  l’arme, il faut la deviner sur la marche du lit, car ici, il n'y a ni sang, ni trace de violence... rien n’évoque la mort, puisqu’il s’agit de « l’exaltation de JĂ©rusalem Â» et du salut du peuple juif.

Annotations :

2. Autrefois attribuĂ© Ă  Tintoret, ce tableau est considĂ©rĂ© aujourd'hui comme une Ĺ“uvre d'atelier. Le musĂ©e du Prado possède une autre Judith de Tintoret.

Objets :
Rideau(x) de lit

Informations techniques

Notice #012238

Image HD

Identifiant historique :
B1557
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne du Musée du Prado, Madrid (https://www.museodelprado.es)