Suzanne au bain - le Tintoret
Analyse
À droite, Suzanne à sa toilette se regarde dans un miroir appuyé à une claustra où fleurissent des roses. De part et d’autre de la claustra, les vieillards l’épient. L’un au premier plan à gauche s’est allongé pour mieux l’épier. L’autre au fond, au centre, se tient debout. Derrière lui, au-delà du cours d’eau qui alimente le bain, on distingue l’entrée du jardin. L’espace restreint de la scène est ici très fortement délimité par la claustra qui plonge le bain dans l’ombre, de sorte que la chair blanche de la jeune femme, éclairée par le devant, s’y détache violemment. Le jardin, qu’on distingue sur la gauche et au fond, constitue l’espace vague. Ce nouveau dispositif, fondé sur l’opposition entre espace vague et espace restreint, conserve encore les traces de l’ancien dispositif concentrique, exploité par exemple par Lorenzo Lotto : pour parvenir à la Dame, il faut franchir d’abord l’enceinte du jardin, puis celle du bain. Au fond à gauche on distingue un cerf qui tourne le dos à la scène. C’est peut-être un symbole ironique du cocuage qui menace l'époux de Suzanne…
2. Vers 1560 selon G. Krugler.
Informations techniques
Notice #001348