Hérode demande sa main à Mariamne (Bnf FR66, La Boucquechardiere)
Analyse
Le volume, qui contient les livres V et VI de La Boucquechardières, qui est une compilation d'histoire universelle, rapporte l'histoire du royaume de Macédoine, puis les guerres de Judée et la révolte des Maccabées. Il ne contient que deux enluminures, en tête de chacun des deux livres. Celle-ci est la seconde.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour interpréter ce qu'elle représente : Jonathan et Cléopâtre (chap. 12) ? Alexandre et Alexandra (chap. 34) ? Hérode et Mariamne (chap. 40) ? (Voir Béatrice de Chancel, « Les manuscrits de la Bouquechardière de Jean de Courcy », Revue d'histoire des textes, 1989, 17-1987, p. 227)
Cléopâtre comme Alexandra sont des personnages à peu près inconnus, c'est pourquoi l'opterais plutôt pour Hérode et Mariamne, dont l'histoire est racontée par Flavius Josèphe, et sera reprise par Hardy, Tristan l'Hermite et Voltaire. Hérode fait le siège de Jérusalem, il se présente en armes devant Mariamne, la petite fille fille d'Hircan II, le grand-prêtre hasmonéen du Temple. En l'épousant, il acquerra pleine légitimité pour régner sur Israël, légitimité représentée par la couronne posée sur le tabouret à droite. Le tableau au fond représente la bataille qui, simultanément, fait rage pour conquérir Jérusalem.
Myriam Rolland-Perrin a interprété cette enluminure comme une représentation de Sémiramis apprenant la révolte de Babylone. On ne voit pas comment ce serait possible, dans un livre qui ne parle nullement de cet épisode historique, mais situe son récit beaucoup plus tardivement. (Myriam Rolland-Perrin, « Sémiramis, une femme de tête. Le Livre du Voir Dit, v. 4819–4972 », Le Moyen Âge, 2011/1, tome CXVII, p. 67-80.)
1. Sur la page de gauche on peut lire : « Cy commence le vi et derrenier livre de cette présente matière lequel contient viii chapitres et dit le premier comment anthiocus print Ihslm (Jérusalem) et des destructions quil fist en cette cite. » (Référence à Antiochos IV et à la révolte des Macchabées)
2. Jean de Courcy, La Boucquechardière
La Boucquechardière tire son nom de Bourg-Achard, la ville où Jehan de Courcy, seigneur du lieu par sa mère, rédigea cette compilation de l’histoire universelle, depuis la Création jusqu’à l’époque de Jules César.
Informations techniques
Notice #015556