Doguereau marchande L’Archer de Charles IX (Lost Illusions, 1898) - A. Moreau
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Analyse
« le père Doguereau vint à l’hôtel où demeurait son Walter Scott en herbe. Il était décidé à payer mille francs la propriété entière de L’Archer de Charles IX, et à lier lucien par un traité pour plusieurs ouvrages. En voyant l’hôtel, le vieux renard se ravisa. “Un jeune home logé là n’a que des goûts modestes, il aime l’étude, le travail ; je peux ne lui donner que huit cents francs.” L’hôtesse, à laquelle il demanda M. Lucien de Rubempré, lui répondit : “Au quatrième !” Le libraire leva le nez, et n’aperçut que le ciel au-dessus du quatrième. “Ce jeune homme, pensa-t-il, est joli graçon, il est même très beau ; s’il gagnait trop d’argent, il se dissiperait, il ne travaillerait plus. Dans notre intérêt commun, je lui offrirai six cents francs ; mais en argent, pas de billets.” Il monta l’escalier, frappa trois coups à la porte de Lucien, qui vint ouvrir. La chambre était d’une nudité désespérante. Il y avait sur la table un bol de lait et une flûte de deux sous. Ce dénuement du génie frappa le bonhomme Doguereau.
“Qu’il conserva, pensa-t-il, ce smœurs simpes, cette frugalité, ces modestes besoins.” “J’éprouve du plaisir à vous voir, dit-il à Lucien. Voilà , monsieur, comment vivait Jean-Jacques, avec qui vous aurez plus d’un rapport.” »
1. Signé à droite au bas de la gravure, « ADRIEN-MOREAU. »
Le nom du graveur n’est pas indiqué.
2. Tome I, après la p. 312.
Informations techniques
Notice #015752