Une jeune fille qui fait sa prière au pied de l’autel de l’Amour - Greuze
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Analyse
Livret du Salon de 1769 :
« Par M. Greuze, Agréé.
153. Une jeune Fille qui fait sa prière au pied de l’autel de l’Amour.
Hauteur 5 pieds, largeur 4 pieds 6 pouces. »
Description de Diderot:
« La tête de la Jeune fille qui fait la prière à l’autel de l’Amour est charmante, mais cette tête est d’un âge, et le reste de la figure est d’un autre. L’épaule est trop petite ; la jambe droite est de mauvaise forme, le pied est trop gros ; la figure est mal drapée. Le paysage est lourd et fatigué ; les accessoires sont négligés ; les pigeons sont si lisses qu’on ne sait s’ils ont de la plume. L’Amour est bien modelé et de bonne couleur, mais dans la crainte de le maniérer, on en a fait un petit Savoyard bien laid, un petit magot. Greuze connaît le beau idéal de son genre, mais il ne le connaît pas dans celui-ci. Si les mains de la jeune fille avaient été mieux coloriées, elles se détacheraient davantage de dessus sa gorge. Si le paysage avait été moins fort, les figures paraîtraient moins mesquines, ces énormes troncs d’arbres auxquels on les rapporte les écrasent. Pour ces figures-ci, elles sont peintes, et l’on n’en peut pas dire comme de la jeune fille au baiser jeté que ce n’est qu’une vapeur. On prétendra de celle-ci qu’elle a de l’expression, de la volupté, de la lasciveté même, si l’on veut, mais n’en faites jamais nulle comparaison avec celle qui fait sa prière à l’Amour. J’aurais pu vous ajouter de la première que les teintes de sa gorge sont grises, même sales ; qu’on ne sait si elle est éclairée ou si elle ne l’est point ; que sa draperie est un amas de petits plis, et que celui des tétons qu’on voit est trop bas et trop écarté. Je m’appesantis plus volontiers sur l’éloge que sur la critique, comme vous allez voir. » (Bouquins, p. 868)
2. Cette toile a appartenu au duc de Choiseul.
Informations techniques
Notice #001821