Convulsion d’Encelade sous l’Etna en éruption (Virgile, Énéide 3, éd. Brant, Strasbourg Grüninger 1502, f203)
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Analyse
Les trois vers sous l’image racontent l’arrivée des Troyens dans l’île des Cyclopes :
« Interea fessos ventus cum sole reliquit
ignarique viae Cyclopum allabimur oris.
Portus ab accessu ventorum immotus & ingens » (III, 568-570)
[Cependant le vent avec le soleil nous abandonna recrus de fatigue
et c’est ignorants de notre route que nous abordons les rivages des Cyclopes.
Le port, protégé des vents est calme et immense… ]
L’image décrit ce qui suit. En fait, les Troyens passent la nuit sur le flanc de l’Etna, noté Echna sur le phylactère en haut à gauche, et représenté en éruption. Virgile identifie l’activité du volcan aux contorsions du Titan écrasé sous la masse de la montagne (378-382).
Deux autres indications de lieu sont reprises de la prophétie d’Hélénus, qui fixait l’itinéraire d’Énée après son escale en Épire. Pelorus à gauche désigne le détroit du cap Pélore (et angusti rarescent claustra Pelori, 411). En haut à droite, où Énée accoste, le phylactère indique le promontoire sicilien « Pachinn… » (pour Pachynum, v. 429), qui sera évoqué à nouveau lors de la fuite hors de l’île des Cyclopes, v. 699.
Un peu en dessous, l’indication « Libybeus » renvoie aux bas fonds de Lilybée, évoqués v. 706, toujours dans le récit de la fuite qui clot le livre III : et uada dura lego saxis Lilybeia caecis, et je choisis les bas-fonds hérissés de Lilybée aux écueils invisibles.
2. Folio CCIII.
Informations techniques
Notice #018490