Didon & Énée dans la grotte pendant la chasse (Énéide, éd. S. Brant, Strasbourg, Grüninger, 1502)
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Analyse
Les vers comparent Énée partant à la chasse à Apollon quittant la Lycie pour Délos au printemps :
Insturatque choros, mixtique altaria circum
Cretesque Fryopoesque freùunt pictique Agathyrsi :
ipse jugis Cynthi graditur mollique fluentem
fronde premit crinem fingens atque implicat auro,
tela sonant humeris : haud illo segniuor ibat
Aeneas, tantum egregio decus enitet ore. (IV, 145-150)
L’image décrit la chasse proprement dite. Tout en haut à gauche, les chèvres sauvages (152) ; au centre les cerfs (154) et à droite Ascagne à cheval pressant sa monture (156-158) espère un sanglier, que lui fournit l’illustrateur (optat aprum, 159). En haut à droite, Énée et Didon réfugiés dans la grotte pendant l’orage (165). Le dessin ajoute au premier plan à droite un rabatteur qui tient ses chiens en laisse et sonne du cor, et un piqueur qui, de derrière les filets d’un enclos qui traverse l’image, pique le cerf de sa lance : ces deux personnages, les plus importants et les plus visibles dans l’image, ne sont pas dans le texte, même si on peut aisément les extrapoler du récit.
Le dessinateur imagine une chasse en champ clos, dans un enclos circonscrit par une clôture en filet, en contradiction complète avec le récit qui évoque une chasse en montagne, dans une zone complètement sauvage. L’enclos permet de différencier un espace restreint, de la chasse proprement dite, d’un espace vague, de la montagne, où se réfugient Énée et Didon.
2. Folio 214 verso.
Informations techniques
Notice #018496