L'empereur de Chine donne l'exemple en labourant (Histoire des deux Indes, 1774) - Eisen
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Analyse
« À l’exemple de ces rois agricoles, tous les empereurs de la Chine le sont devenus par état. Une de leurs fonctions publiques, est d’ouvrir la terre au printems, avec un appareil de fête & de magnificence qui attire, des environs de la capitale, tous les cultivateurs. Ils courent en foule, pour être témoins de l’honneur solennel que le prince rend au premier de tous les arts. Ce n’est plus, comme dans les fables de la Grèce, un Dieu qui garde les troupeaux d’un roi : c’est le père des peuples, qui, la main appesantie ſur le soc, montre à ses enfans les véritables trésors de l’état. Bientôt après il revient au champ qu’il a labouré lui-même, y jetter les semences que la terre demande. L’exemple du prince est ſuivi dans toutes les provinces ; & dans la même saison, les vice-rois y répètent les mêmes cérémonies en présence d’une multitude de laboureurs. Les Européens qui ont été témoins de ces solennités à Canton, ne peuvent en parler sans attendrissement. Ils nous font regretter que cette fête politique, dont le but est d’encourager au travail, ne soit pas substituée dans nos climats à tant de fêtes religieuses, qui semblent inventées par la fainéantise pour la stérilité des campagnes. »
1. Signé et daté sous la gravure à gauche « C. Eisen inv. », à droite « D. Nee sculp. 1773 »
Informations techniques
Notice #018799