L'Industrie invite les sauvages à profiter de ses bienfaits (Histoire des deux Indes, 1774) - Eisen
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Analyse
« Mais il est encore plus doux & plus beau, peut-être, de voir toute l’Europe peuplée de nations laborieuses, qui roulent sans cesse autour du globe, pour le défricher & l’approprier à l’homme ; agiter par le souffle vivifiant de l’industrie, tous les germes reproductifs de la nature ; demander aux abymes de l’océan, aux entrailles des rochers, ou de nouveaux soutiens, ou de nouvelles jouissances ; remuer & soulever la terre avec tous les leviers du génie ; établir entre les deux hémisphères, par les progrès heureux de l’art de naviguer, comme des ponts volans de communication, qui rejoignent un continent à l’autre ; suivre toutes les routes du soleil, franchir les barrières annuelles, & passer des tropiques aux pôles sous les ailes des vents ; ouvrir, en un mot, toutes les sources de la population & de la volupté, pour les verser par mille canaux sur la face du monde. C’est alors, peut-être, que la divinité contemple avec plaisir son ouvrage, & ne se repent pas d’avoir fait l’homme.
Telle est l’image du commerce. Admirez ici le génie du négociant. Le même esprit qu’avoit Newton pour calculer la marche des astres, il l’emploie à suivre la marche des peuples commerçans qui fécondent la terre. » (livre 19, chap. 6, « Commerce », éd. 1781 p. 154)
Que penser de l'attitude des Indiens et du Noir, qui semblent plutôt exposés pour leur vente comme esclaves qu'invités à une formation aux technologies occidentales… ?
1. Signé et daté sous la gravure à gauche « Eisen inv. », à droite « helman sculp. 1773 ».
Informations techniques
Notice #018804