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Recherche infructueuse

Judith et Holopherne - Horace Vernet

Date :
1831
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
297x198 cm
Lieu de conservation :
D.12.14.3

Analyse

Judith s’apprête à tuer Holopherne.

« Judith seule fut laissée dans la tente avec Holopherne effondré sur son lit, car il était noyé dans le vin. […] Tous se retirèrent de sa présence et personne, du plus petit au plus grand, ne resta dans la chambre à coucher. Judith, debout près du lit d’Holopherne, dit en son cœur : “Seigneur, Dieu de toute puissance, jette un regard en cette heure sur les œuvres de mes mains pour l’exaltation de Jérusalem.” […] Alors, s’avançant vers la barre du lit qui était près de la tête d’Holopherne, elle en retira son cimeterre et, s’approchant du lit, elle saisit la chevelure de sa tête et dit : “Fortifie-moi en ce jour, Seigneur Dieu d’Israël.”  (Judith, XIII, 2-7)

Judith est debout, magnifiquement parée, son épaule nue fait ressortir sa beauté et rappelle le jeu de séduction qu’elle a mené en se faisant passer pour une courtisane auprès du général qui assiège sa ville. Holopherne est vautré dans son lit, sa barbe est taillée en pointe comme celle de Pan, et aussi celle du diable, mais  le temps de la séduction est passé, et son épaule nue est offerte au sacrifice qui se prépare.

La lumière provient du coin de la tente en haut à gauche, elle tombe en diagonale sur  les bustes de Judith et d’Holopherne, et éclaire violemment les linges blancs qu’ils portent. Le reste de la tente est dans l’ombre, sauf la tenture rouge qui la ferme, comme un rideau de théâtre.

Rien de plus dramatique que cette exécution mise en valeur par le jeu des ombres. Dans la lumière, Judith est tournée vers celui qu’elle va tuer, son visage est fermé, elle est déterminée, mais son regard devant cet homme qui dort, la bouche ouverte, le cou offert, témoigne d’une forte émotion.  Dans l’ombre, le lourd cimeterre est posé sur le rebord du lit, juste à côté des pieds d’Holopherne, dont on voit quelques orteils dépasser. De sa main gauche éclairée, Judith relève la manche de son bras droit, celui qui tient l’arme encore dans l’ombre et va donner la mort.

Le tableau est celui de la victoire de la la Justice et de la Liberté contre l'envahisseur qui vient d'Orient : s'écartant de la tradition iconographique pour s'inscrire dans la veine romantique et orientalisante, Horace Vernet donne à Holopherne les traits caricaturaux d'un homme au teint bistre et au visage épais : la Grèce vient d'obtenir son indépendance après une guerre contre les Turcs qui a mobilisé les artistes français. Vernet dans les années suivantes peindra la conquête de l'Algérie sur commande de Louis-Philippe.

Annotations :

2. Le modèle d’Horace Vernet est Olympe Pélissier, dont il a fait un portrait en 1830 (Étude d’Olympe Pélissier en Judith). On y retrouve la même position de la tête, mais le regard est plus méprisant, il correspond plus à une Judith regardant le cadavre d’Holopherne, et il faut noter que les représentations avant le meurtre, comme celle ci-dessus, sont plus rares.

Sources textuelles :
Judith

Informations techniques

Notice #019367

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Bibliographie :
Serge Ceruti,Stéphane Lojkine, Représenter Judith : entre histoire et portrait, Dossier Illustrer la Bible, 2024