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Recherche infructueuse

L'abbaye de Longchamp sous Louis XV (L'Illustration, Journal universel, 30 avril 1859)

Date :
1859
Nature de l'image :
Lithographie
Œuvre signée

Analyse

L'abbaye de Longchamp, aujourd'hui détruite, se trouvait à l'ouest du village d'Auteuil, dans l'actuel bois de Boulogne.

A l'arrière-plan au centre et à droite, on entre dans l'abbaye, ceinte de deux murs, par une petite porte encadrée de deux tourelles à encorbellement. Derrière ces murs, se trouvent une tour pigeonnier d'où s'envolent une nuée d'oiseaux, quelques maisons, une chapelle avec une tour puis la grande église ouverte de larges verrières sur deux niveaux, surmontée d'un clocher pointu. Derrière l'église, le bâtiment conventuel est long et simple avec des fenêtres parfois jumelées et des chiens-assis sur le toit. De nombreuses calèches et des cavaliers convergent vers la porte de l'abbaye. Une foule compacte de badauds les regarde passer. Les carrosses sont richement ornés avec des laquets à l'arrière. Ils transportent des femmes et son escortés de cavaliers portant perruque. A l'arrière-plan, on distingue le Mont-Valérien, sous forme d'une colline avec quelques constructions à son sommet.

Le titre de cette lithographie double page réalisée pour le journal L'Illustration est peut-être erroné. C'est plutôt sous Louis XV que sous Louis XIV qu'il faut situer la scène. C'est en effet au 18e siècle que l'abbaye de Longchamp devient un lieu de promenade très prisé : « Sous l'ancien prétexte d'aller entendre l'office à Long-Champ, tout le monde sort de la ville ; c'est à qui étalera la plus magnifique voiture, les chevaux les plus fringans, la livrée la plus belle », écrit Louis-Sébastien Mercier dans Le Tableau de Paris (chap. 122).

De 1735 à 1740, Catherine-Nicole Lemaure, véritable diva de l'Opéra dont la voix était aussi sublime que le caractère capricieux, huée sur scène pour avoir chanté de mauvaise grâce, se retire à l'abbaye. Elle transforme les messes en concerts, forme les religieuses au chant, obtient le concours des chœurs de l'Opéra de Paris. Le public est si nombreux dans l'église de Longchamp qu'on ne peut en fermer les portes. Les concerts les plus fameux se donnaient durant la Semaine Sainte : tout Paris se pressait pour « faire Ténèbres » à Longchamp. 

Les pensionnaires de Longchamp étaient pour certaines très fortunées. Les concerts furent l'occasion de liaisons amoureuses qui défayèrent la chronique, au point que Mgr de Beaumont, archevêque de Paris, voulut fermer l'abbaye. Mais les concerts continuèrent…

La Promenade pour aller à Longchamp devient un véritable défilé de mode, où les élégantes et les élégants se montrent aux badauds venus assister au spectacle. C'est ce qui explique la grande presse sur le chemin qui mène à l'abbaye, et situe bien la scène dans la 2e moitié du dix-huitième siècle.

Annotations :

1. Signé en bas de l'image au « GODEFROY DURAND ».
Titre sous la signature : « LONCHAMP SOUS LOUIS XIV ».

Informations techniques

Notice #020023

Image HD

Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Wikimedia commons