Histoire de la grande Constance (Divine Comédie, Yates Thompson 36) - Giovanni di Paolo
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Analyse
Constance de Sicile, ou Constance de Hauteville (qu'il ne faut pas confondre avec Constance II, fille de Manfred, dite aussi Constance de Sicile) est la fille posthume de Roger II de Sicile et la mère de Frédéric II de Honhenstaufen.
Selon une légende guelfe rapportée par le chroniqueur Villani, elle serait entrée contre son gré dans un couvent, par peur d'être assassinée par son frère Guillaume Ier dit le Mauvais, alors roi de Sicile. Mais à la demande de son neveu Tancrède, Guillaume aurait épargné sa vie et l’aurait emprisonnée dans un couvent de Palerme : c'est l'épisode représenté tout à gauche sur l'enluminure ; en haut à gauche, Tancrède implore Guillaume. Constance échappe des mains du roi, reconnaissable à sa couronne, pour s'enfermer dans le couvent.
En 1186, Constance aurait été arrachée à son couvent pour épouser Henri VI de Hohenstaufen, qui était beaucoup plus jeune qu'elle : Henri VI est le jeune homme qu'on voit au centre tirer Constance du couvent.
Une prophétie voulait que Constance ruine le royaume de Sicile. C'est sans doute cette ruine qui est représentée à droite. On voit deux hommes abattre les murs d'une cité sous la férule d'un roi, qu'on est censé identifier par son blason jaune à rayures rouges, le blason de la Maison de Provence. D'après les vers de Dante (118-120), il devrait s'agir de Frédéric II, le fils de Constance, « le troisième ouragan de Souabe et la dernière puissance ». Mais le blason de Frédéric est en principe l'aigle impériale noire sur fond jaune. La scène de droite demeure donc mystérieuse, et ce d'autant plus qu'elle n'illustre pas le texte lapidaire de Dante, mais se réfère sans doute à des commentaires qui ne sont pas dans le manuscrit.
2. Folio 134 recto.
Informations techniques
Notice #020530