Buste de Diderot (version de Sèvres) - Marie-Anne Collot
Analyse
J’oubliais parmi les bons portraits de moi, le buste de Mlle Collot ; surtout le dernier qui appartient à Mr Grimm, mon ami. Il est bien. Il est très bien. Il a pris chez lui la place d’un autre que son maître Mr Falconet avait fait et qui n’était pas bien. Lorsque Falconet eut vu le buste de son élève, il prit un marteau et cassa le sien devant elle. Cela est franc et courageux. Ce buste en tombant en morceaux sous le coup de l’artiste, mit à découvert deux belles oreilles qui s’étaient conservées entières sous une indigne perruque dont Made Geoffrin m’avait fait affubler après coup. Mr Grimm n’avait jamais pu pardonner cette perruque à Made Geoffrin. Dieu merci, les voilà réconciliés ; et ce Falconet, cet artiste si peu jaloux de sa réputation dans l’avenir, ce contempteur si déterminé de l’immortalité, cet homme si disrespectueux de la postérité, délivré du souci de lui transmettre un mauvais buste. Je dirai cependant de ce mauvais buste, qu’on y voyait les traces d’une peine d’âme secrète dont j’étais dévoré, lorsque l’artiste le fit.
2. Grimm avait commandé à Anne-Marie Collot ce buste en terre-cuite peu avant son départ pour la Russie avec Falconet. Le buste a fait partie de la collection Jacques Doucet. Il a été copié en biscuit de porcelaine.
3. Mlle Collot a réalisé en 1771 un second buste, de mémoire, en Russie. Ce buste en marbre est conservé à l'Ermitage.
Informations techniques
Notice #021124