Énée et Ascagne face au prodige de la laie blanche
Analyse
Énée et ses compagnons s'apprêtent à remonter le Tibre pour aller chercher du secours contre Turnus, auprès d'Evandre. On voit sur la droite les compagnons d'Énée déjà dans le bateau. Survient alors le prodige annoncé en rêve à Énée par le dieu Tibre :
Ecce autem, subitum atque oculis mirabile monstrum !
Candida per silvam cum fetu concolor albo
procubuit viridique in litore conspicitur sus :
quam pius Aeneas tibi enim, tibi, maxima Iuno,
mactat sacra ferens, et cum grege sistit ad aram. (VIII, 81-85)
[Et, prodige subit et merveilleux à voir, voici qu'à travers la forêt il aperçoit une laie toute blanche avec sa portée blanche comme elle, qui s'est couchée sur la verte rive. C'est à toi, puissante Junon, à toi que le pieux Énée en fait le sacrifice et qu'il les immole, elle et ses petits, devant ton autel.]
Le prodige annonce à Énée que c'est bien là, sur ce territoire, que se trouve sa demeure fixe (certa domus) et que Rome un jour sera fondée.
Ascagne, présent ici au centre du bas-relief, n'apparaît pas dans le récit virgilien : il est resté dans le camp des Troyens en l'absence d'Énée (voir le livre IX) : Virgile n'est pas l'inventeur de la légende, et le bas-relief n'a pas forcément pour source d'inspiration le texte virgilien.
Énée tenant à la main son fils Ascagne signifie qu'il ne fondera pas lui-même Rome, mais que sa descendance le fera ; que la citoyenneté romaine ne sera pas pour lui, mais pour sa descendance.
2. Entre au musée en 1927. Vente de la collection du Dr Martin chez Spink & Son Ltd.
Informations techniques
Notice #021423