Lit de justice du 12 septembre 1715, en présence de Louis XV - Dumesnil

Ce lit de justice avait pour but d'enregistrer les modalités de la Régence à la mort de Louis XIV. Défiant à l’égard de son neveu Philippe d’Orléans, Louis XIV avait prévu un conseil de régence dont il avait désigné lui-même les membres. Le duc d’Orléans obtint du parlement de Paris la renonciation à certaines de ces dispositions. Il reçut une régence « pleine et entière » et réintroduisit en échange le droit de remontrance, qui permet de présenter des observations sur une loi avant de l’enregistrer.

La cérémonie se déroule le 12 septembre 1715 au parlement de Paris. Le jeune roi occupe un fauteuil placé dans l’angle droit de la grand-chambre. Le duc d’Orléans et les princes de sang sont assis immédiatement à sa droite. Les gardes du corps du roi assurent le service d’ordre. Le duc d’Orléans et les princes de sang sont assis immédiatement à droite du souverain. Au premier rang, en robe noire, les maîtres des requêtes, les conseillers de la grand-chambre et les présidents des enquêtes et requêtes. Les ducs et pairs ecclésiastiques sont à la gauche du monarque, derrière les maréchaux de France et les capitaines de la Maison du roi. Au premier rang siègent les présidents à mortier, magistrats d’une cour souveraine reconnaissables à leur robe rouge à chaperons.

La seule femme du parterre est la duchesse Charlotte-Éléonore de Ventadour, la gouvernante du jeune souverain. Devant le roi, le duc de Tresmes, premier gentilhomme de la chambre, se tourne vers le régent et le maréchal de Villeroy, gouverneur du roi. Vêtu de l’épitoge, une robe de velours rouge doublée de satin, le chancelier Voysin de La Noiraye, premier officier du royaume, dirige la séance. Deux huissiers-massiers sont agenouillés à ses pieds. Six hérauts d’armes conseillers d’État vêtus d’un manteau fleurdelisé sont au cœur de la scène qui est fermée à gauche par deux gardes de la Manche. Dongois, greffier en chef, enregistre la séance, alors que les autres « gens du Roi » se répartissent dans les tribunes. (D'après le commentaire de Stéphane Blond, L'Histoire par l'image)