La tempête (Virgile, Valence, BH Ms 768, f°58r)
Analyse
Énée, personnage principal, est représenté plus grands que ses compagnons. Il joint les mains dans la prière (à la manière chrétienne), mais il ne lève pas les mains au ciel comme le décrit Virgile (comparer avec le Vaticanus Romanus).
Le bateau est représenté, en bas à droite avec une rame sortie, mais rattachée par un cordage : on ramène les rames quand vient la tempête.
La voile est gonflée, contre toute vraisemblance : en cas de tempête, on cargue les voiles. La voile occupe ainsi l'espace de la lettre et donne du vaisseau une représentation ronde.
Il pleut : l'image est constellée de… boules… de pluie.
Le mat et sa vergue, à laquelle est attachée la voile, forment une croix qui permet de rapprocher cette image profane de l'iconographie religieuse. Il est possible que l'enlumineur ait voulu suggérer qu'on entre dans le texte par la lettre historiée comme on entre dans le Saint des Saints par le voile du tabernacle : l'entrée de la lettre est barrée par la voile du bateau et encadrée par deux feuilles d'acanthe blanche en lieu et place des chérubins du tabernacle.
(Séminaire Livre illustré, Aix-en-Provence, 2024, Valérie Naudet)
Informations techniques
Notice #021549