Victor et Clémence se retrouvent (Victor, Le Prieur, An V - 1797) - Bovinet d'après Challiou

La scène a lieu à la fin du roman. Elle marque les retrouvailles des amants Victor et Clémence. En effet, le père de Clémence ayant préalablement refusé cette union, les deux amants avaient chacun suivi leur chemin. Clémence était secrètement partie dans une abbaye en ruine pour ensevelir ses peines après que Victor était parti pour la même raison en voyage. Mais apprenant la disparition de Clémence, Victor avait rebroussé chemin et s'était mis à sa recherche. Il arrive donc par hasard dans une abbaye en ruines et y passe la nuit. Le lendemain, il reprend son chemin jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il a oublié son écharpe. Il retourne sur ses pas et retrouve miraculeusement Clémence dans l'ancien jardin de l'abbaye. Elle avait elle aussi dormi dans l'abbaye, à son insu.

Sur l'image, Clémence est en habit de religieuse devant un crucifix, et tient l'écharpe que Victor a oubliée. Voyant son amant arriver, accompagné de son valet Valentin, elle chancelle. Victor est là pour la soutenir. D'un geste de la main, elle remercie Dieu tout en se détournant de lui. Son regard n'est plus destiné qu'à Victor qui est de nouveau sa source de salut et de bonheur. D'épouse du Christ, elle redevient amante et bientôt épouse de Victor. L'abbaye où ils se trouvent est à l'abandon : la ruine désigne le passé, où Clémence, qui ne vivait que dans le regret de Victor, était confinée. En se retrouvant, les deux personnages font figure de revenants l'un pour l'autre, de même que leur amour refoulé qui refait surface.

Le dénouement du roman, qui se joue ici, ouvre la possibilité pour les deux personnages d'enfin vivre leur amour.