Abou-Kir et Abou-Sir (Les Mille et Une Nuits, éd. Mardrus, t. 7) - Léon Carré
Notice précédente Notice n°29 sur 36 Notice suivante
Analyse
Un teinturier malhonnête et ruiné, Abou-Kir, persuade son voisin industrieux, le barbier Abou-Sir, de partir avec lui en voyage. Abou-Sir offre ses services à tous les passagers du bateau et amasse des provisions, qu'Abou-Kir dévore et dilapide.
Le destin leur fut favorable durant le voyage, et leur vint en aide par l’entremise de l’un d’eux. En effet, parmi les passagers et l’équipage dont le nombre s’élevait en tout à cent quarante hommes, sans compter le capitaine, il n’y avait point d’autre barbier qu’Abou-Sir ; et lui seul par conséquent pouvait raser convenablement ceux qui avaient besoin d’être rasés. Aussi, dès que le navire eut mis à la voile, le barbier dit à son compagnon : « Mon frère, ici nous sommes en pleine mer, et il faut bien que nous trouvions de quoi manger et boire. Je vais donc essayer d’offrir mes services aux passagers et aux marins, dans l’espoir que quelqu’un me dira : « Viens, ô barbier, me raser la tête ! » Et moi je lui raserai la tête, moyennant un pain ou quelque argent ou une gorgée d’eau, de quoi pouvoir, moi et toi, en tirer notre profit ! » Le teinturier Abou-Kir répondit : « Il n’y a point d’inconvénient ! » et il s’étendit sur le pont, posa sa tête le mieux qu’il put et s’endormit, sans plus, tandis que le barbier s’apprêtait à chercher de l’ouvrage. (trad. Mardrus, 488e nuit)
1. Signé en bas à gauche « Léon Carré ».
Informations techniques
Notice #023388