Aller au contenu principal
×
Recherche infructueuse

Judith montre la tête d’Holoferne au peuple - Bloemaert

Date :
1593
Nature de l'image :
Peinture sur bois
Dimensions (HxL cm) :
34,3x44,5 cm
Sujet de l'image :
Lieu de conservation :
Gemäldegalerie, 6514
Œuvre signée
Œuvre datée

Analyse

Après avoir décapité Holopherne, le général des Philistins qui assiégeait sa ville de Bethulie, Judith rejoint  la cité. 

« De loin, Judith cria aux gardiens des portes : “Ouvrez, ouvrez donc la porte ! Il est avec nous, Dieu, notre Dieu, pour déployer encore sa vigueur en Israël et sa force contre ses ennemis, comme il l'a fait aujourd'hui aussi.” …Tous les gens accoururent, du plus petit jusqu'au plus grand, car le retour de Judith leur paraissait incroyable ; ils ouvrirent la porte et accueillirent les deux femmes ; ils allumèrent un feu pour faire de la lumière et firent cercle autour d'elles. Judith leur dit d'une voix forte : “Louez Dieu, louez-le, louez Dieu car il n'a pas écarté sa miséricorde de la maison d'Israël mais cette nuit, par ma main, il a écrasé nos ennemis.” Puis elle retira la tête de sa besace, la leur montra et dit : “Voici la tête d'Holopherne, général en chef de l'armée d'Assour, et voici le voile sous lequel il gisait dans son ivresse ! Le Seigneur l'a frappé par la main d'une femme.” »  (Judith, XIII, 11-15)

A gauche, Judith entrant dans la ville dont on distingue derrière elle la porte, montre la tête d’Holopherne au peuple qui exulte. Une sorte de brasero est allumé dans la nuit « pour faire de la lumière ».  Cette lumière placée au centre du tableau éclair!re toute la scène et en structure la composition. A droite, un pied de colonne suggère la présence d'un temple en face de la porte de la ville.
Judith à gauche brandissant la tête d'Holopherne apparaît dans un magnifique contre-jour : semblable à une statue, elle éclipse sa servante, à peine visible derrière elle. Devant elle, au pied des marches qu'il faut descendre pour pénétrer dans la ville, le peuple fait cercle. Sous Judith, et lui tournant le dos, un jeune homme en rouge brandit un flambeau. D'autres flambeaux s'allument derrière lui au loin. Entre le brasero et le pied de colonne un homme portant un chapeau rouge brandit un curieux instrument, sur lequel sont accrochées deux anneaux. Est-ce l'instrument avec lequel il compte accrocher la tête d'Holopherne au haut des remparts de la ville ? Derrière lui, un vieillard sort du temple, sans doute Ozias, qui à la fin du chap. XIII bénit Judith.
Mais le personnage le plus mystérieux est, au premier plan à droite, un jeune homme quasiment nu, vêtu d'une simple tunique jaune, accoudé au pied de la colonne. Irréel et silencieux, il fait pendant à Judith et ne partage pas la liesse générale. Ce pourrait être Achior l'Ammonite, convoqué par Judith pour reconnaître formellement Holopherne (XIV, 3-6). Mais le style maniériste adopté par Bloemaert dans cette composition rend difficile l'interprétation exacte de la scène.

Annotations :

1. Monogrammé et daté : AB 1593

2. Acheté en 1926. Provient de la collection Hoschek, Prague.

Objets :
La scène a un public
Estrade
Bas de colonne(s)
Sources textuelles :

Informations techniques

Notice #003076

Image HD

Identifiant historique :
A2395
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne du Kunsthistorisches Museum, Vienne (http://www.khm.at)
Bibliographie :
DF Mosby &al, Gods Saints & Heroes, Dutch painting in the age of Rembrandt, 1980
n° 4, p. 86
A. Chastel, Mythe et crise de la Renaissance, Genève, Skira, 1989
p. 383