Gygès et la femme de Candaule - Eglon Hendrik van der Neer
Analyse
Candaule, roi de Lydie, était si fier de la beauté de sa femme, qu’il encouragea son serviteur Gygès à l’épier pendant qu’elle ôtait sa robe dans la chambre royale. Candaule est représenté assis dans son lit, tandis que la tête de Gygès se montre derrière le rideau de lit, à l’extrême gauche. La femme de Candaule s’aperçoit que Gygès la regarde, mais n’en laisse rien paraître à son époux. Le lendemain, elle fit savoir à Gygès qu’il serait assassiné s’il ne tuait pas le roi pour l’épouser, ce qu’il fit. La morale de l’histoire est qu’on ne doit jamais violer l’intimité de la chambre nuptiale, idée que l’on retrouve dans des emblèmes contemporains, comme celui de Reussner : « Coniuij secreta tace : nudare maritam ». L’histoire de Gygès et de Candaule était racontée dans Toneel van de mannelicke achtbaerheyt (Théâtre de la respectabilité masculine) de Jacob Cats, publié en 1633. La gravure correspondant à cet épisode a pu servir de modèle à Eglon Hendrick van der Neer, même si dans la gravure, la scène est
1. Signé en bas à droite : « E. van der Neer fe. »
2. La coiffure élaborée de la femme de Candaule, qui était à la mode à la fin des années 1670, permet de dater la peinture.
3. Le sujet a été traité par Frans van Mieris, Nikolaus Knüpfer, Adriaen van der Werff, et par Jacob Jordaens (v1645) que Van der Neer peut avoir rencontré lors de son séjour à Bruxelles.
Informations techniques
Notice #003096