Persécution des lépreux (H. Martin, Histoire de France, 1886) - Bayard
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Analyse
« C’était naturellement parmi les misérables et les déshérités de ce monde que la sorcellerie, cette religion de rage et de désespoir, se répandait davantage. Les plus malheureux entre tous étaient alors les lépreux, qui étaient si nombreux qu’ils formaient comme un petit peuple dans le peuple. Cette affreuse maladie, qui a aujourd’hui à peu près disparu de chez nous, était alors dans toute sa force, et s’était tellement propagée à la suite des croisades, qu’on avait été obligé de bâtir hors de chaque ville un grand hôpital où l’on enfermait les lépreux. On nommait ces hospices des ladreries, parce qu’ils étaient sous l’invocation du Lazare de l’Évangile, patron des souffreteux, qu’on appelait communément saint Ladre. Les lépreux vivaient là entre eux et se perpétuaient dans ces espèces de cités empestées, objets d’effroi pour le reste des hommes. Il paraît que beaucoup de ces malheureux se mirent en tête qu’au moyen de sortilèges ils pourraient rendre tout le monde lépreux comme eux, et feraient cesser
1. Signé en bas à gauche « G. BURGUN », à droite « Emile Bayard ».
2. Chapitre XXVI, « Décadence de la France féodale. Les fils de Philippe le Bel. (1314-1328.) », p. 341.
Informations techniques
Notice #004763