Aller au contenu principal
×
Recherche infructueuse

Judith - Jan Sanders Van Hemessen

Date :
1540
Nature de l'image :
Peinture sur bois
Dimensions (HxL cm) :
99,1x77,2 cm
Sujet de l'image :
1956.1109

Analyse

Cette Judith exprime toute la beautĂ©, la force et la dĂ©termination de l’hĂ©roĂŻne biblique. Mais elle est en contradiction avec le texte, par le cĂ´tĂ© Ă©rotique de la scène. Il est en effet plusieurs fois indiquĂ©, que Judith est une belle et jeune veuve, mais chaste, et qu’elle entre dans la tente d’Holopherne, alors qu’il est dĂ©jĂ  ivre et  endormi. Elle affirme qu’elle n’a pas couchĂ© avec lui, et qu'elle a gardĂ© sa puretĂ©.

« Judith seule fut laissĂ©e dans la tente avec Holopherne effondrĂ© sur son lit, car il Ă©tait noyĂ© dans le vin. 

[…] “Oui, vive le Seigneur, qui m'a gardĂ©e dans le chemin oĂą j'ai marchĂ©, car mon visage n'a sĂ©duit cet homme que pour sa perte : il n'a pas commis avec moi le pĂ©chĂ© qui m'aurait souillĂ©e et dĂ©shonorĂ©e.” Â» (Judith, XIII, 2-16)

Judith se dresse de toute sa hauteur et se tourne vers nous. Elle tient la lourde Ă©pĂ©e avec vigueur grâce Ă  une musculature exceptionnelle, son regard est clair et volontaire, n’exprimant aucun sentiment. La dĂ©capitation a-t-elle dĂ©jĂ  eu lieu ou se prĂ©pare-t-elle ? On voit la tĂŞte d’Holopherne Ă  gauche, il est sur son lit, il n'y a aucun signe de violence, ni de sang, il semble dormir. Judith « s’avançant vers la barre du lit qui Ă©tait près de la tĂŞte d’Holopherne, elle en retira son cimeterre Â» : elle pivote et s'apprĂŞte Ă  se retourner pour frapper. Le sac qu’elle tient de sa main gauche et qui doit recueillir la tĂŞte coupĂ©e permet au peintre de souligner le mouvement du corps qui prend son Ă©lan pour porter le coup fatal.

De droite à gauche, le spectateur suit ainsi les trois temps du récit : Judith à droite a apporté un sac pour la tête, elle a prémédité son coup ; Judith au centre dégaine l'épée, elle passe à l'action ; la tête d'Holopherne à gauche éclairée par la lumière dans l'ombre de la tente est en quelque sorte déjà séparée du corps. Ces trois temps réunis en un seul mouvement condensent le récit dans l'instant prégnant d'une scène.

Peintre anversois de la Renaissance flamande maniĂ©riste, Jan Sanders van Hemessen a en quelque sorte sĂ©cularisĂ© la scène, en reprĂ©sentant une hĂ©roĂŻne volontaire, Ă©nergique, libĂ©rĂ©e, dont la nuditĂ© combattante Ă©voque plus les hĂ©roĂŻnes de l’AntiquitĂ© que le culte de l'Eglise.

 

Annotations :

2. Fonds Wirt D. Walker.

Sources textuelles :
Judith

Informations techniques

Notice #004986

Image HD

Identifiant historique :
A4305
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne de l'Art Institute, Chicago (https://www.artic.edu)
Bibliographie :
S. Zuffi dir, Art&Érotisme, ElectaMilan2001, tradfçse Citadelles&Mazenod 2002
p. 273