Milon de Crotone - Puget
Analyse
« Celle de Milon, fils de Diotimos, est de Daméas, qui était de Crotone ainsi que lui Milon remporta à Olympie six victoires à la lutte, dont une parmi les enfants ; six à Pythô, dont une aussi parmi les enfants; il se présenta une septième fois à Olympie pour lutter, mais il n’eut pas l’avantage de vaincre Timosthénès son compatriote, qui, fort jeune encore, refusa de se mesurer avec lui. On dit que Milon porta lui-même sa propre statue dans l’Altis. On raconte aussi de lui, au sujet de la grenade et au sujet du disque, qu’il tenait une grenade dans sa main de telle manière, qu’on ne pouvait ni la lui ôter, la lui faire écraser et que debout sur un disque huilé il se jouait des efforts de ceux qui se jetaient sur lui et le poussaient pour l’en faire sortir. Voici encore ce qu’il faisait pour montrer sa force : il se ceignait le front d’une corde, comme si c’eût été une bandelette ou une couronne, et retenait ensuite sa respiration, jusqu’à ce que le sang en remontant gonflât les veines de sa tête et rompît la corde. On dit aussi qu'il laissait tomber son bras droit jusqu'au coude le long de son corps, et tenait l'avant-bras horizontalement, le pouce élevé et les autres doigts dans leur ordre naturel, sans qu'il fût possible à personne de séparer. des autres doigts le petit qui se trouvait au-dessous. On ajoute qu'il fut tué par les bêtes féroces, voici comment: Il trouva dans les environs de Crotone un vieux tronc d'arbre qu'on avait commencé à fendre, et dans lequel les coins étaient restés; Milon mit hardiment les mains dans la fente pour l'achever : les coins tombèrent par l'effort qu'il fit, et se trouvant ainsi pris dans le bois, il fut la proie des loups; il y a en effet une quantité prodigieuse de ces animaux dans le pays de Crotone. Telle fut la fin de Milon. » (Pausanias, Description de la Grèce, L'Élide, VI, 14, trad. Clavier)
2. Autorisé par Colbert à utiliser trois blocs de marbre de Carrare restés inutilisés dans le port de Toulon, Pierre Puget, sculpteur marseillais formé dans l’Italie baroque, entreprend dès 1671 le Milon de Crotone, qu’il n’achève qu’en 1682. La statue est placée en 1683 dans le parc de Versailles. Elle entre au musée spécial de l’Ecole française, à Versailles, en 1802, puis au Louvre pour la Galerie d’Angoulême par autorisation de mars 1819. 3. Puget a certainement en tête le Laocoon de l’école de Pergame, conservé au Vatican.
Informations techniques
Notice #006255