Abdalathif et Amine (Crébillon, Le Sopha, I, 4, 1749)
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Analyse
Nous passons ici Ă la 2e rĂ©incarnation dâAmanzei en sopha. « AprĂšs la mort de FatmĂ©, mon Ăąme prit son essor, et vola dans un palais voisin, oĂč tout me parut Ă peu prĂšs rĂ©glĂ© comme dans celui que jâabandonnais. » (I, 4, p. 305.) Mais la vie honnĂȘte de la Dame qui habite ce palais ennuie bientĂŽt Amanzei, qui le troque pour « une assez vilaine maison, obscure, petite, et telle que je doutai dâabord sâil y aurait de quoi mây donner retraite. Je pĂ©nĂ©trai dans une chambre triste, meublĂ©e au-dessous du mĂ©diocre, et dans laquelle pourtant je fus assez heureux pour rencontrer un Sopha, qui, terni, dĂ©labrĂ©, tĂ©moignait assez que câĂ©tait Ă ses dĂ©pens quâon avait acquis les autres meubles qui lâaccompagnaient. » (pp. 306-307).
LĂ vit une danseuse, Amine, entretenue par un certain Abdalathif, un parvenu rustre, brutal et insolent.
« Ce fut un soir en sortant de chez lâEmpereur, devant qui Amine avait dansĂ©, que ce nouveau protecteur la ramena chez elle. Il promena dans son triste et obscur logement des regards orgueilleux et distraits, puis en daignant Ă peine lever les yeux sur elle : Vous nâĂȘtes pas bien ici, lui dit-il, il faut vous en tirer. Câest autant pour moi que pour vous, que je veux que vous soyez plus convenablement logĂ©e. On se moquerait de moi, si une fille de qui je me mĂȘle, nâĂ©tait pas dâune façon Ă se faire respecter. AprĂšs ces paroles, il sâassit sur moi, et la tirant sur lui brusquement, il prit avec elle toutes les libertĂ©s quâil voulut, mais comme il avait plus de libertinage que de dĂ©sirs, elles ne furent pas excessives. » (Garnier, p. 308.)
Cependant Abdalathif installe Amine « dans une jolie maison toute meublĂ©e », oĂč lâĂąme dâAmanzei la suit. Abdalathif continue de la traiter fort mal, et celle-ci sâen dĂ©dommage avec un nĂšgre contrefait, Massoud (p. 313), puis un jeune homme (p. 314), puis toute une cohorte dâamants disposĂ©s Ă payer.
Mais Abdalathif apprend son infidĂ©litĂ© et la chasse, aprĂšs lui avoir repris tout ce quâil lui avait donnĂ© (sauf lâargent) (p. 319). AprĂšs une pĂ©riode de disgrĂące, Amine rencontre un seigneur Persan qui lâinstalle dans un palais superbe oĂč lâĂąme dâAmanzei ne le suit pas (p. 321).
1. En bas à gauche, « P. Clavareau in. ». Le nom du graveur figure au-dessus, mais illisible.
2. Planche hors texte face Ă la page 55.
Informations techniques
Notice #007169