Un combat de cavalerie - Casanove
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Analyse
Livret du Salon de 1763Â :
« Par M. Casanova, Académicien.
125. Un Combat de Cavalerie.
Tableau acceptĂ© par lâAcadĂ©mie, pour la rĂ©ception de lâAuteur.
126. Autres Tableaux, sous le mĂȘme numero. »
Mercure de France, novembre 1763Â :
« M. Casanova.
Le mĂȘme feu dâimagination, la mĂȘme chaleur dans la composition & dans la couleur, qui avoient fait lâobjet de nos remarques en 1761, Ă©clatent dans les Tableaux que M. Casanova a exposĂ©s cette annĂ©e & principalement dans le Combat de Cavalerie que lâAcadĂ©mie a acceptĂ© pour sa rĂ©ception. Si nous avions quelquâobservation nouvelle Ă faire sur cet artiste, ce seroit pour remarquer dans se sOuvrages plus de correction de Dessein quâil nây en avoit dans les prĂ©cĂ©dens. » (p. 192-3)
Commentaire de Diderot :
« Casanove Ah ! monsieur Casanove, quâest devenu votre talent ? Votre touche nâest plus fiĂšre comme elle Ă©tait, votre coloris est moins vigoureux, votre dessin est devenu tout Ă fait incorrect. Combien vous avez perdu depuis que le jeune Loutherbourg vous a quittĂ© ! Un combat de cavalerie. Oui, il y a toujours du mouvement dans cette bataille. VoilĂ bien vos chevaux, je les reconnais ; ces hommes blessĂ©s, morts ou mourants, ce tumulte, ce feu, cette obscuritĂ©, toutes ces scĂšnes militaires et terribles sont de vous. Ce soldat sâĂ©lance bien ; celui-lĂ frappe Ă merveille ; cet autre tombe on ne peut mieux ; mais cela nâest plus hors de la toile, la chaleur du pinceau sâest Ă©vanouie... On dit que Casanove tenait, depuis cinq Ă six ans, renfermĂ© dans une maison de campagne un jeune peintre appelĂ© Loutherbourg qui finissait ses tableaux, et peu sâen faut que la chose ne soit dĂ©montrĂ©e. Les tableaux que Casanove a exposĂ©s dans ce Salon sont fort infĂ©rieurs Ă ceux du Salon prĂ©cĂ©dent. Le pouce de Loutherbourg y manque, je veux dire cette maniĂšre de faire longue, pĂ©nible, forte et hardie, qui consiste Ă placer des Ă©paisseurs de couleurs sur dâautres qui semblent percer Ă travers et qui leur servaient comme de rĂ©serves. Il sâĂ©lĂšve actuellement un autre rival de Casanove qui, ou je me trompe fort, fera aussi parler de lui. Il se nomme Le Paon. Il Ă©tait garçon pĂątissier, faisant je crois dâassez mauvais pĂątĂ©s, mais dessinant toujours, sans maĂźtre, sans autre guide que la nature. Sa passion lâappelle aux tableaux de bataille. Son apprentissage de pĂątisserie fini, il sâenrĂŽle parmi les dragons, pour avoir lâoccasion de voir des scĂšnes guerriĂšres. Il a fait dans cette vue les trois derniĂšres campagnes en Hesse, et sâest trouvĂ© Ă toutes les rencontres possibles.
Lâintelligence, la chaleur, la variĂ©tĂ© de ses diffĂ©rents dessins Ă©tonnent. On voit encore les progrĂšs quâil a faits de campagne en campagne. Nos peintres lui ont conseillĂ© de sâappliquer Ă copier quelques bons tableaux de quelque fameux peintre de batailles ; mais le jeune dragon est froid et maniĂ©rĂ© dans ces copies ; il ne lui faut dâautre modĂšle que la nature, et dâautre guide que son gĂ©nie. » (Salon de 1763, CFL V 460)
2. Morceau de rĂ©ception de lâartiste Ă lâAcadĂ©mie.
Informations techniques
Notice #000752