Léonore résiste à dom Laurent (Aline &Valcour, 1795)
Notice précédente Notice n°9 sur 16 Notice suivante
Analyse
Léonore et Clémentine ont réussi à quitter l’Afrique pour le Portugal, mais, à leur arrivée à Lisbonne, elles se sont fait voler tous leurs bagages. Sans le sou, elles demandent du secours à l’alcaïde, Dom Laurent de Pardénos, qui leur prête une demi-portugaise, tout juste de quoi dîner. Le lendemain, il vient dans leur auberge exiger la restitution de son argent, ou un remboursement en nature.
« Entièrement absorbée par ma douleur, le dos tourné vers ce monstre, la tête dans mes mains, à demi couchée sur le canapé, je ne l’avais pas vu venir à moi, lorsque tout à coup le traître me saisissant dans cette attitude, fixe d’une main ma position, pendant que l’autre, écartant tout ce qui le gêne, m’expose à ses regards un instant presque nue, sans qu’il me soit possible de m’en défendre ; mais son triomphe n’est pas long ; me relevant avec plus de vitesse qu’il n’en a mis à m’abattre, et le culbutant loin de moi d’un vigoureux coup de poing dans la poitrine :
“Fuis, lâche ! m’écriai-je, dès que tu es assez vil pour nous refuser tes services ; fuis, mais ne nous outrage point.”
Et pendant ce débat, Clémentine ayant lestement ouvert la porte, appelait l’hôtesse à son secours… » (Pléiade, pp. 809-810.)
1. Légende sous la gravure : « Fuis - lâche ! dès que tu es assez vil pour nous refuser tes services, fuis, et ne nous outrage point. »
2. Dans certains exemplaires cette gravure (plus licencieuse que les autres) est sans légende.
Informations techniques
Notice #007649