Ingratis servire malum (Boissard, Emblemata, 1584)
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Analyse
Dans l'édition de 1588, le sonnet français porte pour titre « Qui l’ingrat sert pour rien se perd ».
2. Jean Jacques Boissard, Emblemata cum tetrastichis latinis, Metz, Jean Aubry, 1584, p. 84.
Sur la page de gauche, on lit le sonnet suivant, en français :
QUI d’un soc inutil fend la marine pleine ;
Et y seme, peu caut, les presens de Cerés ;
Il perd & peine, & temps : car les ondeux guerrés
Trompent infructueux son esperance vaine.
Ainsi qui de l’ingrat au service se peine,
Il suit en son labeur Sisyphe de bien prés ;
Il monte son rocher : & semble encor exprés,
Puisant l’eau, supporter des Belides la peine.
Du bien faict à l’ingrat legere comme vent
Est la recognoissance : & le meffaict souvent,
Bien que leger, esmeut sa plombeuse malice.
Pour se desengager, il outrage celuy
Dont le labeur grison luy prouffite : & chez luy
Rien ne vieillist si tost, qu’un receu benefice.
Sur la page de droite, la vignette est suivie du quatrain latin suivant :
QUi mandat sterili Cerealia semina arenae,
Non profecturis littora bobus arat.
Quisquis & ingratis servit, tua, Sisyphe, versat
Saxa; & vobiscum, Belides, haurit aquam.
(Qui sert des ingrats, c’est ta pierre qu’il roule, Sisyphe, et avec vous, filles de Bélos [les Danaïdes], il puise l’eau.)
Informations techniques
Notice #007763