Virgile et sa Muse (Virgile, fontispice de l'Énéide, éd. Brant, Strasbourg Grüninger 1502, f121)
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Analyse
Vita magis nulli est sua cognita : docta Maronis
quam mihi musa : canens pergama : rura : capras :
La vie de Maro [=Virgile] nul ne la connaît mieux que sa docte
Muse, quand elle me chante Pergame [=Troie], les champs et les chèvres.
Au centre gauche de la gravure, Virgile est assis sur une chaire magistrale, il écrit. Devant lui, sa muse lui montre les trois éléments essentiels supposés guider son écriture de l'Énéide.
En dessous de lui, au premier plan à droite, Pâris fait face aux trois déesses, Vénus, Junon et Pallas. Derrière Pâris, Cupidon, les yeux bandés, tire la flèche d'amour qui décidera du Jugement. Pâris recevra de Vénus Hélène en récompense de la pomme d'or qu'il lui a accordée. Mais l'enlèvement d'Hélène précipitera la guerre de Troie. Le Jugement de Pâris représente les causes de la guerre de Troie.
Au dessus du Jugement de Pâris, toujours à droite, Hébé agenouillée devant Jupiter lui sert à boire. Tout en haut à droite, au-dessus de Jupiter, son aigle enlève Ganymède, qui viendra remplacer Hébé comme échanson. Les amours de Ganymède et de Jupiter, et Hébé, fille de Junon, délaissée au profit du jeune homme, sont supposées avoir motivé la haine de Junon à l'encontre des Troyens, et donc les tribulations d'Énée.
Tout en haut à gauche la flotte d'Énée aborde le rivage libyen. Carthage est représentée entourée des trois Parques, Clotho, Lachésis et Atropos, qui tiennent entre leurs mains le destin d'Énée : c'est à Carthage qu'il se jouera. L'illustrateur fait référence au vers 22 du livre I : sic volvere Parcas, ainsi le tramaient (le tournaient) les Parques.
2. Folio 121 recto.
Informations techniques
Notice #008135