La Chatte blanche (8) (Contes des fées, Garnier, 1872)
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Analyse
Les fées ont organisé la rencontre de la princesse avec Migonnet, le prince qu'elles ont médité de lui faire épouser. Mais il n'en est pas question, car la princesse a rencontré, depuis la fenêtre de sa tour, un autre prince dont elle est amoureuse. Elle sera punie de son refus et changée en chatte blanche.
« Notre entrevue se fit sur la terrasse. Il y vint dans son chariot de feu. Jamais, depuis qu’il y a des nains, il ne s’en est vu un si petit. Il marchait sur ses pieds et sur ses genoux tout ensemble, car il n’avait point d’os aux jambes, de sorte qu’il se soutenait sur deux béquilles de diamant. Son manteau royal n’avait qu’une demi-aune de long et traînait de plus d’un tiers. Sa tête était grosse comme un boisseau et son nez si grand qu’il portait dessus une douzaine d’oiseaux, dont le ramage le réjouissait ; il avait une si furieuse barbe, que les serins de Canarie y faisaient leurs nids, et ses oreilles passaient d’une coudée au-dessus de sa tête ; mais on s’en apercevait peu, à cause d’une haute couronne pointue qu’il portait pour paraître plus grand. La flamme de son chariot rôtit les fruits, sécha les fleurs, et tarit les fontaines de mon jardin. Il vint à moi les bras ouverts pour m’embrasser ; je me tins fort droite, et il fallut que son premier écuyer le haussât ; mais, aussitôt qu’il s’approcha, je m’enfuis dans ma chambre, dont je fermai la porte et les fenêtres, de sorte que Migonnet se retira chez les fées très indigné contre moi. »
L'homme à l'arrière-plan à gauche est l'écuyer qui se penche pour hisser Migonnet à hauteur de la princesse.
1. Signé en bas à gauche « A. GUSMAN », à droite « Bertal ».
2. Gravure hors texte après p. 392.
Informations techniques
Notice #008455