Armide surprenant Renaud endormi (version de Londres) - Poussin
Analyse
Le chevalier Renaud a été endormi grâce aux sortilèges envoyés par la magicienne Armide, qui se trouvait à l’affût, ayant envoyé au-devant d’elle, dans la rivière, une sirène. Armide s’approche maintenant de Renaud pour le poignarder, conformément à la mission qui lui a été confiée par les puissances de l’Enfer pour empêcher le succès du siège de Jérusalem par les Croisés. Mais au moment de tuer Renaud, Armide découvre son visage et en tombe amoureuse. Elle l’enlèvera sur son char ailé pour l’enfermer dans son château des îles fortunées. Voir Le Tasse, La Jérusalem délivrée, XIV, 65-67.
Le moment de la scène est suspendu avant un meurtre qui ne se fera pas. Il est construit sur le modèle de Médée s'apprêtant à tuer ses enfants, un tableau de Timanthe décrit par Pline, et une composition à laquelle Poussin s'essayera en 1645. Mais Médée tue réellement ses enfants : ici, l'action suspendue est une action qui au bout du compte n'aura pas lieu.
2. La gravure d’Audran semble indiquer que le tableau était à Paris à la fin du XVIIe siècle et encore en 1722 (gravure de Pierre Dupin).
Sans doute vente anonyme, Londres, Christie’s, 29 avril 1788, n°88.
Noël Desenfans en 1804.
Légué à sa mort à Sir Francis Bourgeois et par ce dernier au Dulwich College en 1811.
Informations techniques
Notice #000976