Concile de Séleucie, mort de Léon? (V. de Beauvais, Spec. historiale, Bnf MF51)
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Analyse
« Le concile de Séleucie, qui faisoit comme une partie de celui de Rimini, s’étoit tenu dans la même année 359. L’empereur y envoya de même des officiers puisants et affidés, pour l’exécution de ses vues. Il s’y trouva cent soixante évêques, de trois différents partis : premièrement ceux qui rejetoient simplement le terme de consubstantiel, et qui formoient de beaucoup le plus grand nombre ; secondement, ceux qui ne vouloient point abandonner cette unique sauve-garde de la foi, faisant le plus petit nombre ; enfin les anoméens, ou les purs ariens, au nombre d’environ quarante, qui n’admettoient, ni l’égalité, ni la ressemblance de substance entre les personnes divines. Parmi les premiers, quoiqu’appelés communément demi-ariens, plusieurs ne laissoient pas d’être catholiques au fond. Ils croyoient toute la doctrine de la consubstantialité, et ils s’abstenoient précisément de la fameuse formule des Pères de Nicée, par un amour mal entendu de la paix et de la concorde. Les principaux de ceux-ci étoient Georges de Laodicée, Eleusius de Cyzique, Silvain de Tarse, Macédonius de Constantinople, Basile d’Ancyre, et Eustathe de Sébaste. Les anoméens avoient à leur tête Acace de Césarée, d’où ils furent souvent nommés acaciens, Eudoxe d’Antioche, avec les fameux diacres Aëtius et Eunomius, Uranius de Tyr et George d’Alexandrie. Entre les catholiques décidés et irrépréhensibles, la plupart étoient Egyptiens, et fort attachés à saint Athanase.
Par une disposition marquée de la Providence, saint Hilaire de Poitiers se trouva à ce concile. Comme il étoit relégué n Phrygie, il sembloit qu’il eût besoin d’un ordre particulier pour pouvoir aller à Séleucie, ville d’Isaurie. Toute fois, sur l’ordre général d’y envoyer tous les évêques, le gouverneur de la province le fit partir, comme les Orientaux. » (Antoine-Henri de Bérault-Bercastel, Histoire de l’Église, t. 2, 1829, p. 77)
L’empereur Constance avait convoqué deux conciles, un à Rimini pour l’église d’occident, un à Séleucie pour l’église d’orient. Hilaire de Poitiers était exilé en Phrygie, il put se rendre au concile de Séleucie et y défendre la foi de Nicée contre les Ariens et les semi-Ariens.
Sur l’enluminure, il est assis au centre, portant l’auréole des saints. Les efforts d’Hilaire ne servirent à rien : les Ariens avaient la faveur de l’empereur Constance.
Un personnage sur la droite, près de la porte, quitte l’assemblée. Ce pourrait être Léonas, commissaire de Constance, qui quitta le Concile au 2e jour, après avoir constaté la discorde générale, et pour prendre de vitesse Hilaire auprès de Constance.
Ce serait donc plutôt ce Léonas, et non un Léon dont je ne trouve pas de trace, dont la mort est représentée en haut à droite.
1. Sur le phylactère, « D[omi]ni est terra et plenitudo ejus », Psaume 24 (23), 1, A Yahvé la terre et sa plénitude.
Au-dessus de l’enluminure : « fu enseveli en anthioche ».
2. Folio 138 verso.
Informations techniques
Notice #009803