- Emblème
- Alciat
- Humanisme
- Réception de l'Antiquité
- Cigogne
- Allégorie
- Symbole
- Ekphrasis
- Brutus
- Monnaie romaine
Résumé :
Ce texte propose d’étudier la manière dont différentes éditions des Emblèmes d’Alciat, recueil poétique qui a lancé le genre de l’emblème au XVIe siècle, offrent une forme de réception du symbolisme antique, par le texte et par l’image. Il étudie successivement trois exemples : l’emblème intitulé Gratiam referendam (« Il faut rendre le bienfait reçu »), qui met en jeu la cigogne, emblème de la vertu de « piété » pour les Anciens, puis l’emblème Symbolum Fidei (« Symbole de la Fidélité ») dont la source d’inspiration est un bas-relief sculpté antique, enfin l’emblème Respublica liberata (« La République libérée »), autour du denier que Brutus fit frapper pour célébrer le meurtre de César. Alors que les premières éditions d’Alciat donnent à voir une Antiquité souvent transposée dans un monde contemporain des lecteurs, celles du début XVIIe siècle visent à proposer un imaginaire davantage inspiré par l’érudition antiquaire, sans y parvenir totalement. Elles demeurent cependant une œuvre poétique et créatrice, alliant savoir humaniste, plaisir des yeux et allégorisme moral. This paper examines how different editions of Alciat's Emblèmes, the poetic collection that launched the emblem genre in the 16th century, offer a form of reception of ancient symbolism, through text and image. Three examples are examined in turn: the emblem entitled Gratiam referendam ("We must return the benefit received"), featuring the stork, emblem of the virtue of "piety" for the Ancients; then the emblem Symbolum Fidei ("Symbol of Fidelity"), whose source of inspiration is an ancient sculpted bas-relief; finally, the emblem Respublica liberata ("The liberated Republic"), based on the denarius that Brutus had struck to celebrate Caesar's murder. While Alciat's early editions often depict antiquity transposed to a world contemporary with the reader's own, those of the early 17th century aim to offer an imaginary world inspired more by antiquarian erudition, without fully succeeding. Nevertheless, they remain poetic and creative works, combining humanist knowledge, visual pleasure and moral allegorism.