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Recherche infructueuse
Auteurs & Autrices :
  • Scherer Solène
Mots-clés :
  • Autriche
  • Vienne
  • Eurovision Song Contest
  • Mega event
  • Images urbaines
  • Identités culturelles

Résumé :

En 2015, Vienne, la capitale de l’Autriche, a accueilli le 60ème Concours Eurovision de la chanson grâce à la victoire l’année précédente de Conchita Wurst. Cet événement à la portée internationale – plus de 197 millions de téléspectateurs pour l’édition 2015 – offre aux pays organisateurs une vitrine prestigieuse pour mettre en avant leur pays, leur culture et leurs paysages. C’est d’autant plus vrai pour la ville qui accueille le concours, puisqu’en plus de l’attention télévisuelle, un flux important de touristes assiste à l’événement sur place et en profite souvent pour faire du tourisme.

L’organisation du Concours Eurovision représente une manne économique, mais elle constitue aussi un enjeu politique, voire diplomatique . Le concours permet au pays organisateur de produire par le biais d’images sur divers supports une identité visuelle forte qui vient confirmer ou infirmer les stéréotypes cultures préexistants auprès d’un public international. En 2015, l’événement a mobilisé l'ensemble des acteurs publics et privés viennois et autrichiens, des services de la ville de Vienne aux grandes entreprises du pays, des musées d'art aux fondations privées. Ce fut l’opportunité de présenter à grande échelle et par des canaux de diffusion modernes – télévision et internet notamment – des imaginaires urbains pluriels : d’une part, la communication autour pour la 60ème édition du concours s’est faite autour de l’héritage traditionnel de l’ancienne capitale impériale, et du topos de Vienne comme haut-lieu de la musique , et d’autre part, elle a cherché à véhiculer l’image d’une ville moderne, multiculturelle, promue comme un pont entre les cultures – c’est d’ailleurs le slogan choisi pour cette édition de l’Eurovision « Buildings Bridges ».

Aussi, les images de Vienne qui sont diffusées en amont et à l’occasion de cet événement ont eu pour objectif d’accentuer le caractère désirable de Vienne, à la fois comme lieu d’accueil du concours et comme cadre de vie. Le cas du 60ème Concours Eurovision de la chanson apparaît particulièrement pertinent pour analyser les mécanismes visuels liés aux imaginaires urbains, car il s’agit d’un événement télévisuel, où l’image joue donc un rôle de premier plan. Pour attirer le public devant son poste de télévision ou le faire venir sur place pour profiter du spectacle, il faut pouvoir rendre la ville d’accueil, Vienne, désirable au-delà de l’intérêt pour le concours. Cette communication propose d’étudier les imaginaires urbains déployés à l’occasion du 60ème concours Eurovision de la chanson à Vienne. Il s’agit de mettre en lumière les stratégies de production et de circulation d’images créées pour rendre Vienne désirable aux yeux du public du concours, à la fois à distance – pour la retransmission télévisuelle –, et sur place – lors de l’accueil des touristes venus pour l’événement. Il est question d'interroger les mécanismes discursifs portés par les images, qui sont utilisées pour réaffirmer et réactualiser l’imaginaire urbain de Vienne au sein d’un horizon d’attente souvent emprunts de stéréotypes. Au-delà de l’étude des permanences thématiques dans les choix visuels de l’imaginaire urbain viennois, une attention particulière doit être accordée à la présentation de Vienne comme un « havre » de tolérance, notamment pour les personnes LGBT+, par l’usage d’une rhétorique visuelle très positive en amont et durant le concours, alors que le pays demeure aujourd’hui encore très conservateur sur le plan politique.

Type de document : Conference papers