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Recherche infructueuse

J’eus à peine achevé ces mots, que la reine, qui étoit assise auprès du noir, se leva comme une furie. « Ah cruel, me dit-elle, c’est toi qui causes ma douleur ! Ne pense pas que je l’ignore, je ne l’ai que trop long-temps dissimulé. C’est ta barbare main qui a mis l’objet de mon amour dans l’état pitoyable où il est ; et tu as la dureté de venir insulter une amante au désespoir. » « Oui, c’est moi, interrompis-je transporté de colère, c’est moi qui ai châtié ce monstre comme il le méritoit ; je devois te traiter de la même manière ; je me repens de ne l’avoir pas fait, et il y a trop long-temps que tu abuses de ma bonté. » En disant cela je tirai mon sabre, et je levai le bras pour la punir ; mais regardant tranquillement mon action : « Modère ton courroux, me dit-elle avec un souris moqueur. » En même temps elle prononça des paroles que je n’entendis point, et puis elle ajouta : « Par la vertu de mes enchantemens, je te commande de devenir tout-à-l’heure moitié marbre et moitié homme. » Aussitôt, seigneur, je devins tel que vous me voyez, déjà mort parmi les vivans, et vivant parmi les morts… (GF I 104)

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